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Six entreprises du secteur textile menacent de quitter Haïti





Parce qu’ils constatent que leurs entreprises font face à une perte de production estimée à plusieurs millions de dollars depuis le début des mouvements de protestations des syndicats qui exigent 800 gourdes de salaire minimum, six patrons du secteur textile sollicitent l’intervention du Premier ministre. Si rien n’est fait, ils menacent d’aller s’implanter ailleurs.

The Willbes Haitian S.A ; MGA Haïti S.A ; Astro Carton d’Haïti S.A ; Haïti Cheung Won S.A ; Textile Youm Kwang S.A et Pacific Sports Haïti S.A, toutes des entreprises du secteur textile sollicitent l’intervention du Premier ministre pour mettre fin aux mouvements de protestations des syndicats ouvriers qui réclament un salaire minimum de 800 gourdes. D’abord, pour les responsables de ces entreprises, « les manifestations des syndications sont illégales » et provoquent une perte de production estimée à plusieurs millions de dollars américains.




« Depuis la mi-mai 2017, nous avons enregistré, dans le secteur du textile, d’importantes pertes au niveau de la production dues à des manifestations syndicales et des protestations violentes », écrivent au chef du gouvernement Jack Guy Lafontant. « Par notre lettre, nous présentons une demande officielle pour mettre une fin à ces problèmes qui ont des incidences sur notre industrie et nos investissements en Haïti. Si, à l’avenir, ces démonstrations ne sont pas contenues, nous nous verrons forcés de rechercher d’autres alternatives d’affaires, en quête de stabilité », ont menacé les responsables de ces entreprises dans cette correspondance adressée mardi au chef du gouvernement.

Selon eux, « la compétitivité au niveau des coûts, la qualité de la production et la proximité avec les Etats-Unis sont les raisons pour lesquelles nous avions choisi Haïti, en misant sur des améliorations significatives sur la prévisibilité des salaires et la stabilité politique. Si ces avantages cessent d’exister, nous devrons procéder à d’autres arrangements stratégiques et quitter Haïti pour nous installer dans d’autres régions où il existe une réelle volonté de l’Etat de favoriser les investissements et défendre les investisseurs, tout en créant et protégeant des emplois décents. »

« Ecoutez la voix de vos investisseurs. Nous apprécions le travail du Peuple Haïtien et souhaitons faire partie de la solution au développement d’Haïti, mais pas de cette manière. L’actuelle campagne de déstabilisation des usines est inacceptable. Notre siège social se pose déjà des questions sur différentes options. Votre coopération sur cette question sera grandement appréciée. Nous souhaitons vivement une résolution positive et compétitive des débats sur les lignes directrices et le salaire minimum », ont-ils conclu.




Yanick Etienne, porte-parole de l’association syndicale Batay ouvriye qui participait mardi soir à l’émission télévisée « Haiti: Sa k ap kwit », a soutenu que les syndicats des ouvriers du secteur textile maintiennent leur position et continuent d’exiger 800 gourdes comme salaire minimum et des mesures d’accompagnement social (financement, transport, nourriture, logement, école, etc.) Toutefois, elle croit personnellement qu’en plus de l’accompagnement social, l’ajustement ne peut s’en aller en-deçà de 500 gourdes.

Le 7 juin, le président Jovenel Moïse avait mis sur pied au Palais national le Conseil supérieur des salaires CSS qui est appelé à résoudre le problème du salaire minimum. Le syndicaliste Saint-Éloi Dominique, nommé par arrêté présidentiel comme les autres huit membres du CSS, avait boudé la cérémonie d’installation. Renan Hédouville, président du CSS annonce pour le début du mois de juillet les recommandations du Conseil.



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