Vingegaard: “Je peux être content”

Lorsque l’organisation de la Vuelta a annoncé mercredi soir que
le contre-la-montre du lendemain, qui devait initialement proposer
27,2 kilomètres aux coureurs, serait finalement raccourci de quinze
kilomètres et n’offrirait plus que 12,2 kilomètres aux spécialistes
de l’exercice pour s’exprimer et aux favoris pour éventuellement
marquer des points précieux dans l’optique de la victoire finale,
certains avaient fait la tête. D’autres, en revanche, s’étaient
réjouis en apprenant ce changement pas vraiment susceptible de
provoquer des bouleversements ou des écarts irréversibles.

A entendre Jonas Vingegaard sur Eurosport, ce jeudi
après en avoir fini avec ce chrono, il semble que le Danois a
plutôt fait partie des coureurs qui avaient accueilli l’information
de jeudi soir comme une bonne nouvelle. Il faut dire que sur un
parcours dessiné sur du plat uniquement, le maillot rouge, beaucoup
plus à l’aise sur les contre-la-montre en haute altitude, se savait
en danger face à son rival numéro 1 Joao Almeida, que le profil
semblait favoriser et qui pouvait légitimement reprendre beaucoup
de temps au leader.

Vingegaard :
« Peut-être que cela aurait tourné encore plus à l’avantage
d’Almeida »

A l’arrivée, sur les 12,2km du jour qui restaient, le Portugais,
arrivé 3e à 8 secondes du vainqueur Filippo Ganna, a uniquement
repris dix secondes au double vainqueur du Tour de France. Ce
dernier, 9e de l’étape, était loin d’en faire une maladie
après-coup. « Honnêtement, c’est vrai : je suis soulagé.
C’était complètement plat et très rapide. Je ne pense pas que cela
favorise les garçons qui pèsent 60 kilos comme moi, mais ceux qui
pèsent plus lourd », n’a pas caché un « Vigo » de
surcroît plutôt heureux de la manière dont il s’était comporté.

« J’ai réussi un bon chrono, je suis content de ma
performance et du classement actuel. Je suis toujours en tête du
général, je peux être content ». Quant à savoir si Vingegaard
redoutait vraiment son face à face avec Almeida sur le tracé
d’origine, la réponse du Danois, d’abord moins convaincant, semble
plutôt claire. « Je n’en sais rien, peut-être pas, parce que
ça aurait quand même été plat, donc peut-être que cela aurait
tourné encore plus à l’avantage d’Almeida ». Au fond de lui,
le maillot rouge le sait. Et il ne s’en plaindra pas.