Un bilan sur la lutte contre le harcèlement en ligne

C’est un fléau qui touche tous les joueurs et joueuses de tennis
dès qu’ils perdent un match : ils se font insulter voire menacer de
mort en ligne, le plus souvent par des parieurs déçus d’avoir perdu
de l’argent suite à leur défaite. « Bien que ces messages me
blessent toujours parce qu’en fin de compte je suis une fille
normale qui travaille vraiment dur et j’essaie de faire de mon
mieux, j’ai 30 ans, j’ai les outils et j’ai travaillé pour me
protéger de cette haine. Il n’empêche, ce n’est pas normal. Ça
m’inquiète vraiment quand je pense aux jeunes joueuses et joueurs
qui arrivent et qui doivent faire face à ça », écrivait
notamment Caroline Garcia dans un message après une défaite à l’US
Open l’an passé.

Si certains n’y portent pas attention, d’autres se trouvent
touchés au plus profond d’eux, surtout lorsqu’ils sont dans une
mauvaise période sportive, et l’ATP a décidé de les aider. Depuis
un an, l’instance du tennis masculin a mis en place l’initiative
Safe Sport pour venir en aide aux joueurs, notamment grâce à
l’intelligence artificielle, et elle a dressé un premier bilan
jeudi.

Ainsi, plus de 3,1 millions de commentaires sur les réseaux
sociaux ont été analysés, et plus de 162 000 commentaires ciblant
245 joueurs ont été signalés comme « graves ». Les commentaires
abusifs ont été masqués au fur et à mesure qu’ils étaient détectés.
Lancé en juillet 2024, le service est accessible aux joueurs du
Groupe 1 (top 250 en simple et top 50 en double). L’initiative
couvre également les réseaux sociaux de l’ATP.

« Plus d’un commentaire sur
dix était abusif »

En plus de l’intelligence artificielle, l’équipe des services
d’intégrité de l’entreprise de technologie sportive Sportradar a
traité plus de 3 300 commentaires au cours de l’année, identifiant
68 auteurs et lançant 28 signalements aux forces de l’ordre.
« Safe Sport a fondamentalement changé notre façon de protéger
nos athlètes en ligne, se réjouit Andrew
Azzopardi, directeur de la protection de l’ATP.

Plus d’un commentaire sur dix sur les publications des joueurs
était abusif, ce chiffre atteignant 50% dans les cas extrêmes. Même
si cela ne permettra pas d’éliminer les abus du jour au lendemain,
c’est notre première ligne de défense. La protection du bien-être
des joueurs est un engagement à long terme. »