Tour de France, un aveu de dopage assumé

Le Tour de France a été meurtri
dans son histoire par les affaires de dopage. De repentir en aveu
totalement assumé, certains coureurs concernés s’expriment sans
filtre.
Gageons que les prochaines années ne verront pas un Tadej
Pogacar ou un Jonas Vingegaard passer aux aveux publiquement – que
ce soit avec des remords ou non. Si ces deux-là écrasent
la
Grande Boucle depuis des années, jamais ils n’ont été
pris par la patrouille alors que les soupçons de dopage pèsent sur
leurs épaules. La faute au passif sulfureux de leur discipline et
de leurs prédécesseurs.
Ces jours-ci encore, il en est un qui n’a pas mâché ses mots
quant à ses pratiques sur le Tour de France et ailleurs, à l’époque
où il dominait le cyclisme mondial avec une aisance certes
déconcertante. « J’étais dopé jusqu’au cou quand j’ai
gagné le Tour. J’étais complètement dopé mais je savais ce que je
faisais. Je ne le regrette pas, car cela faisait partie de cette
époque et d’un système que nous avons tous accepté en silence
», dixit Bjarne Riis lors d’un forum sportif organisé Ã
Copenhague.
Le lauréat du Tour de France 1996 était déjà passé aux aveux il
est vrai, confessant il y a un certain temps déjà sa prise
d’amphétamines, de stéroïdes, d’héroïne, de cocaïne, de morphine ou
d’opium alors qu’il arpentait les routes les plus prestigieuses de
la planète cyclisme. Aussi n’a-t-il pas caché longtemps son recours
à l’érythropoïétine – ou EPO – lors de son sacre suprême de 1996.
Avec pour démonstration de force ultime son numéro de soliste
mémorable à Hautacam.
Riis, un directeur sportif tout aussi véreux
Le Danois aujourd’hui âgé de 61 ans assume d’autant plus
facilement son recours à la facilité et au dopage en tant que
coureur qu’il a été de l’autre côté de la barrière, incitant
lui-même des compétiteurs à prendre des produits pour améliorer
leurs performances. Et ce près de 20 années durant.
Directeur sportif de l’équipe CSC, de la Saxo-Bank, la
Saxo-Tinkoff ou encore de la NTT Pro Cycling, Bjarne Riis a pu
influencer par exemple un coureur comme Tyler Hamilton, ancien
lieutenant de Lance Armstrong lui aussi passé aux aveux a
posteriori. Comble de l’ironie, le Danois n’a jamais été privé de
son titre sur la Grande Boucle 1996. Pas plus que son successeur
Jan Ullrich, lauréat en 1997 et dopé repenti.
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