Terrible aveu de Sarrazin après son accident

Ce jeudi débute la saison de vitesse, à Copper Mountain au
Colorado, et cela se fera sans Cyprien Sarrazin, qui a d’ores et
déjà tiré un trait sur la saison 2025-26, suite à sa lourde chute
de décembre dernier à Bormio. Le skieur français de 31 ans a été
victime d’un hématome sous dural (épanchement de sang dans le
cerveau), mais aussi d’une aggravation de ses problèmes de
genoux.

Et ce jeudi, dans un long entretien accordé à Eurosport
avec les anciens skieurs Gauthier de Tessières, Pierre-Emmanuel
Dalcin et Johan Clarey, le Gapençais est notamment revenu sur ses
problèmes cérébraux qui lui ont causé des problèmes
d’élocution.

Sarrazin : « Je me suis dit :
‘ouh là, mec, t’as ramassé vraiment fort’ »

Non sans humour, le double vainqueur à Kitzbühel est revenu sur
les moments qui ont suivi son réveil à l’hôpital en Italie.
« Je suis seul, il est 22 heures. Et là, je me dis,
‘waouh, qu’est-ce qu’il s’est passé‘. Je me remémore un peu, je me
dis : ‘Bormio, entraînement’. Mais je ne me souviens pas de la fin
de l’entraînement. Je ne me souviens pas de la course mais je suis
hyper calme. Mais je me dis qu’il a dû se passer un vilain truc
quand même, pour que je ne me souvienne de rien. Puis, je me
découvre un peu. Je me touche la tête, je sens un méga pansement.
Je me dis que j’ai sûrement dû taper un peu. J’ai un œil tout
gonflé, donc je ne voyais que d’un œil. Et puis, je me touche un
peu, je bouge. J’étais très lent. Je sens qu’il y a une méga
perfusion qui sort de là, parce que ça faisait une semaine que
j’étais alité. Je vois aussi que je suis sondé, et là, je me suis
dit : ‘ouh là, mec, t’as ramassé vraiment fort’. Le tuyau, là, ce
n’est pas bon… Et puis, je regarde mon bassin : j’étais tout noir.
Mon genou ? Je sens qu’il a un peu de jeu. En même temps, je
m’étais pété le ligament latéral interne. Mais je n’avais pas plus
mal que ça, donc je me suis dit, bon, ça va. »

Sarrazin victime du « manque
de mot »

Et alors qu’il voulait parler aux infirmières pour demander
qu’il y ait moins de bruit dans le couloir, Cyprien Sarrazin s’est
rendu compte qu’il ne pouvait que balbutier des propos
incompréhensibles. Et là, il a eu très peur. « Après, on
m’a transféré (début janvier, ndlr). Je n’ai pas dit un mot. Je
craignais tellement de ne plus savoir parler du tout. Jusqu’à ce
qu’on arrive à Lyon. Et le médecin qui était avec moi, il dit ‘il y
a ton père qui t’attend à l’hôpital’. Et là, je lui dis, ‘super’.
Et le super, il sort tout seul ! Et après le soir, là, ça a été un
carnage. Pendant dix jours, ma parole a buggé. J’avais le « manque
du mot », c’est un syndrome. Ça a mis du temps à revenir, mais
c’est revenu quand même bien. Et ça, quand je suis parti à
l’hôpital pour un centre de rééducation, ça, c’est quelque chose
que j’ai travaillé pour retrouver une parole fluide. Ça m’a pris 4,
5 semaines pour retrouver la parole. » Et aujourd’hui
tout va bien, autant sur le plan de la parole que du reste de son
corps. Cyprien Sarrazin a même prévu de reprendre le ski « en
mode touriste » très prochainement.