Tadej Pogacar, c’est confirmé !

La domination de Tadej Pogacar
sur le Tour de France et ses temps d’ascension dans les montées ont
conforté les soupçons de certains observateurs à son
égard.
Tadej Pogacar a tenu son rang. Grandissime favori à sa propre
succession, le Slovène a remporté comme attendu son quatrième Tour
de France. Et comme pressenti, il a écrasé cette Grande Boucle,
décrochant quatre victoires d’étape et terminant avec plus de
quatre minutes d’avance sur son principal rival, Jonas
Vingegaard.
Après avoir survolé les deux premières étapes dans les Pyrénées,
le leader de la Team UAE-Emirates a certes semblé lever le pied
dans la dernière semaine, mais sa domination n’en a pas moins
laissé pantois de nombreux observateurs et entretenu les soupçons
de dopage à son égard. Et ce n’est pas son incroyable record établi
dans le Mont Ventoux qui a dissipé cette suspicion.
De l’aveu des spécialistes, Tadej Pogacar navigue dans les mêmes
watts que l’an dernier lorsque le natif de Kamenda avait vu ses
chiffres de puissance progresser de 5 à 10%. Des progrès
difficilement explicables. « C’est extrêmement difficile
de passer des caps de puissance. Quand tu arrives à gagner
1 %, tu es super content. Et là , Pogacar est passé de montées
finales où il poussait 6,5 watts par kilo (W/kg) à des
valeurs allant jusqu’à 7 W/kg, ce qui est un truc de
dingue », a ainsi souligné Alban Lorenzini, grand
spécialiste des watts.
Tadej Pogacar, trop frais pour être vrai ?
« Ces puissances avaient été rarement, voire jamais,
observées », a fait remarquer Samuel Bellenoue ancien
directeur de la performance de l’équipe Cofidis, qui n’a pas hésité
à dire avoir « beaucoup de doutes » au sujet du Slovène.
« Je suis quelqu’un de mesuré, je ne peux pas être catégorique
sur ce qui se passe. Mais en tant qu’entraîneur, quand on
connaît un peu la physiologie, on est un peu désabusés, on trouve
ça un peu gros. Et plus ça va, plus l’écart se creuse »,
a-t-il renchéri.
Autre vecteur de soupçons, l’étonnante fraîcheur avec laquelle
le désormais quadruple vainqueur du Tour de France achève les
étapes. « Comment arrive-t-il à garder autant de ressources
pour la montée finale, surtout après avoir monté les cols
précédents à un gros rythme ?, a-t-il soufflé. Tu peux
pousser très fort seulement si tu es dans un état de fraîcheur
suffisant, et donc avec le réservoir de glycogènes au niveau
optimal. Certes, il y a eu des progrès sur les gels de nutrition,
mieux assimilés par l’organisme. Les coureurs sont donc capables
d’absorber un peu plus de sucre à l’heure, et ça évite que le
glycogène s’effondre trop vite. Mais on repousse seulement un petit
peu de fatigue. Alors qu’avec Pogacar, c’est comme si la fatigue
des cols précédents n’était pas là . »
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