4 December 2025 00:34

Serge Blanco, la triste fin

Candidat à la mairie de Biarritz,
Serge Blanco est considéré comme le plus grand joueur de l’histoire
du rugby français. Et ce malgré une fin de carrière compliquée avec
le XV de France.

Les confrontations entre le XV de France et celui à la Rose ont
toujours eu une saveur particulière. Mais le début des années 90
fut marqué par une terrible série noire pour les Bleus avec une
série de huit défaites de rang. L’une d’elles est restée dans
toutes les mémoires et eut comme théâtre la Coupe du monde
1991.

Après avoir tranquillement terminé en tête d’une poule les plus
faibles de l’histoire de la Coupe du monde avec le Canada, la
Roumanie et les Fidji, la France retrouve au Parc des Princes son
meilleur ennemi, seulement deuxième de sa poule après avoir perdu
face aux All-Blacks. La France reste certes sur trois revers contre
l’Angleterre, mais la dernière confrontation à Twickenham, lors du
Tournoi, a été porteuse d’espoirs avec certes une courte défaite
(21-19) mais également l’un des plus beaux essais de
l’histoire.

La Coupe du monde n’en est certes encore qu’à ses débuts mais le
prestige de l’affiche est également réhaussée par la perspective de
voir Serge Blanco, en qui certains voient le « Pelé » du
rugby, disputer son ultime match avec le XV de France. Une dernière
qui va tourner au cauchemar pour le Biarrot. Et dès les premières
minutes, le ton de la rencontre est donné: sur la première
chandelle, les Anglais ciblent l’arrière tricolore, qui se fait
piétiner par plusieurs joueurs de la perfide Albion. Le « plan
Anti-Blanco » se met en branle.

« C’est la bizarrerie de l’arbitrage »

Quelques minutes plus tard, Serge Blanco est de nouveau visé sur
un arrêt de volée et cette fois, le n°15 français répond d’un coup
de poing, ce qui permettra aux Anglais d’ouvrir le score sur
pénalité. « Je me suis révolté à un moment puisqu’Eric
Champ est venu à mon soutien et a commencé à bouger, il a donné un
petit coup de poing. Moi j’en ai donné un autre et c’est tout juste
si nous ne nous sommes pas fait expulser. C’est la bizarrerie de
l’arbitrage de temps en temps »,
expliqua l’arrière
français à l’issue de la rencontre.

Les sujets de Sa Majesté en profitent et font vivre un calvaire
à l’arrière tricolore. « Il y a eu de sales gestes durant
la rencontre, de véritables sales gestes. L’arbitrage vidéo
n’existait pas. C’était un match pas toujours
« correct »»
, raconta Philippe Sella a posteriori.
Et Serge Blanco n’est pas le seul joueur tricolore visé. L’idée des
Anglais est clairement de faire dégoupiller les Français.
« Il y a eu un corps arbitral d’une faiblesse volontaire
je pense. Je me souviendrai toujours de Winterbottom qui met un
coup de pied dans la tête de Marc Cécillon juste devant l’arbitre
de touche. Il était à un mètre, il n’a pas pu ne pas voir »,

accusa Serge Blanco.

Daniel Dubroca saisit l’arbitre par le col

La colère du natif de est partagé par le sélectionneur Daniel
Dubroca, qui ira menacer et insulter l’arbitre néo-zélandais du
match, Mr Bishop, en le saisissant par le col.
« A l’époque, on avait toujours des problèmes
avec les arbitres, on était souvent sanctionné On a perdu un paquet
de matches du tournoi dans les années 80 soit parce qu’on ne
s’adaptait pas, soit parce qu’il y avait un a priori de la part des
arbitres britanniques. Ce dont je me rappelle bien ce jour-là,
c’est que Daniel Dubroca était l’entraîneur et il avait failli
mettre sur la gueule avec l’arbitre à la fin du match, c’était
hyper tendu »,
s’était souvenu Jean-Baptiste Lafond pour
France Info.

Serge Blanco aura néanmoins un motif de satisfaction quelques
jours plus tard. « On a bien compris que ce jour-là, on
aurait pu jouer 3 heures, 4 heures ou 5 heures, on n’aurait jamais
gagné. Les Anglais, ils ont gagné, tant mieux pour eux mais fort
heureusement ils n’ont pas été champions du Monde, ils ont perdu en
finale contre l’Australie. Quelque part, la logique a été respectée
», lança-t-il. 

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