Séisme annoncé sur le Tour de France !
« Ça va faire du
bruit », a prévenu Nick Raudenski, chef de la lutte contre la
fraude technologique à l’Union cycliste internationale
(UCI).
Femke Van den Driessche demeure un cas d’espèce. La Belge est
toujours la seule cycliste à avoir été convaincue de dopage
mécanique. En 2016, lors des Mondiaux de cyclo-cross espoirs, un
moteur avait en effet été trouvé dans son vélo. Depuis, malgré des
milliers de contrôles, aucun nouveau cas a été prouvé.
La lutte contre la fraude technologique est pourtant l’une des
priorités de David Lappartient, le président de l’Union cycliste
internationale (UCI). « Quand j’ai été élu, en 2017,
c’était un vrai sujet. D’ailleurs, j’étais un de ceux qui
émettaient un certain nombre de réserves, non pas sur le fait qu’il
y en ait, mais sur la manière dont on luttait à l’UCI, a
récemment confié le dirigeant breton. Donc on a désormais ces
machines portatives de rayons X qui valent à peu près
50.000 euros pièce. On scanne les vélos. On les contrôle à
l’arrivée. Et puis on ne s’interdit pas des démontages de vélo pour
vérifier qu’il n’y a rien à l’intérieur. On le fait assez
régulièrement. Et, sur ce Tour de France, ce sera peut-être le cas.
»
Autre geste fort de l’UCI, la nomination, l’an dernier, de Nick
Raudenski à la tête de la cellule chargée de lutter contre le
dopage mécanique. S’il est passé par la FIFA, l’UEFA ou
l’International Testing Agency (ITA), en charge des opérations
antidopage de l’UCI, l’Américain a également travaillé dans la
lutte antiterroriste. « Un idiot a essayé de faire
exploser un avion en plaçant une bombe dans sa semelle, et
maintenant tout le monde doit enlever ses chaussures à l’aéroport.
C’est la même chose dans le cyclisme », a-t-il confié à
ce sujet au Figaro.
« Je ne suis pas du genre à détourner le
regard »
Pour autant, Nick Raudenski ne désarme pas. « Pourquoi
on n’a rien trouvé? C’est soit parce qu’il n’y a rien à trouver,
soit parce qu’on n’y arrive pas. Cette question me hante. Je suis
là pour y répondre », a-t-il soufflé, prévenant :
« Je ne suis pas du genre à détourner le regard. Si nous
trouvons quelque chose, ça va faire du bruit. »
Et l’Américain de préciser les méthodes employées. « Au
départ de l’étape, des commissaires contrôlent les vélos à l’aide
de tablettes magnétiques. Ils peuvent nous alerter par téléphone
s’ils ont remarqué quelque chose en particulier », a-t-il
indiqué, ajoutant : « Après on regarde la course pour voir
si quelque chose sort de l’ordinaire, comme par exemple un équipier
qui tire un relais particulièrement appuyé ou un coureur qui change
de vélo. Ça nous permet de cibler les coureurs qu’on veut tester à
l’arrivée en plus des ceux qui sont automatiquement désignés.
»
Si des progrès énormes ont été constatés ces dernières années en
matière de miniaturisation, Nick Raudenski peut s’appuyer sur ces
fameux scanners à 50 000 euros. « Ces appareils sont
si performants qu’on peut voir le numéro de série, les câbles, tout
ce qu’il peut y avoir à l’intérieur d’un vélo. C’est comme à
l’hôpital. Ça nous évite de démonter chaque jour 30 vélos. Il n’y a
pas 150 endroits pour cacher quelque chose. Et nous savons
exactement ce qu’on cherche », a-t-il expliqué.


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