Royer: « J’ai énormément travaillé »

Le public chinois présent cette semaine à Hangzhou aurait probablement beaucoup de mal à y croire. Le Valentin Royer qui s’apprête à disputer ce mardi en Chine contre Alexander Bublik sa toute première finale sur le circuit n’a en effet plus rien à voir ou presque avec le joueur qui, il y a peu de temps encore, avait, semble-t-il, le plus grand mal à canaliser sa fougue et à garder son calme en match. A entendre le plus Serbe des joueurs français – formé à Belgrade, le héros de la semaine côté tricolore, avait ensuite fait ses gammes sur les courts de l’académie Tipsarevic, dans la capitale du pays – il a ainsi été longtemps freiné par ses difficultés à ne pas se laisser envahir par ses nerfs en match. Un défaut incompatible avec ses désirs de crever un jour l’écran, comme il le fait aujourd’hui.
« J’ai cassé des raquettes, j’ai pété des câbles, j’ai insulté la terre entière sur les terrains. » Le désormais 88e au classement mondial savait pertinemment qu’il ne pourrait pas franchir ce cap tant espéré tant qu’il ne travaillerait pas sur son mental. C’est donc ce à quoi s’est attelé le Francilien, tombeur notamment cette semaine à Hangzhou, où il avait dû passer par les qualifications, d’Andrey Rublev, bien décidé à ne pas se laisser vampiriser une année de plus par ce « cerveau qui va à 10 000 », à l’entendre dans L’Equipe.
Royer : « Quand tous les paramètres sont dans le bon curseur, ça fait un bon mélange »
Aidé de son entraîneur Julien Gillet et de son préparateur mental, le bourreau de Stefanos Tsitsipas (certes diminué, au point de devoir abandonner) est parvenu à évacuer ses démons passés. Et il n’a pas tardé à en récolter les fruits. Pour le plus grand plaisir de celui qui se qualifie d’ « énergétique », se dit fier de son « identité de jeu bien définie » et s’est offert en une semaine en Chine davantage de succès (quatre) que dans toute sa carrière jusqu’alors (trois). « J’essaie le plus possible d’avoir la tête sur les épaules. Quand tous les paramètres sont dans le bon curseur, ça fait un bon mélange qui fait que je peux battre des joueurs qui sont très bien classés et aller en finale. »
Royer, qui s’est ouvert les portes de cette première finale en disposant de Corentin Moutet ne croit pas si bien dire. Et désormais, même Bublik, qui n’a perdu que quatre matchs sur ses 27 dernières sorties, en vient à s’inquiéter. « Royer bat les têtes de série une par une, ce ne sera pas facile ». Si le Kazakh pouvait mordre la poussière mardi face à la révélation française de la semaine, ce serait encore mieux.
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