Quand Mola compare Dupont à Zidane

La frontière est parfois infime entre le rugby et le football.
Ugo Mola l’a encore démontré ce jeudi en conférence de presse en
comparant Antoine Dupont à Zinédine Zidane. Privé pour un très long
moment de son demi de mêlée vedette, opéré récemment d’une rupture
des ligaments croisés du genou droit après s’être gravement blessé
contre l’Irlande à Dublin lors du dernier Tournoi des 6 Nations,
l’entraîneur toulousain a confié à quatre jours de recevoir Sale en
huitièmes de finale de Champions Cup qu’il se sentait fort
dépourvu.

Reprenant une image que n’aurait pas reniée nos Bleus champions
du monde en 1998 puis montés sur le toit de l’Europe deux ans plus
tard, l’intéressé a avoué qu’il avait un peu l’impression de vivre
le sort d’Aimé Jacquet si celui-ci s’était retrouvé un jour sans
« Zizou », chef d’orchestre de luxe de son équipe.
« Je ne sais pas ce que serait devenu Aimé Jacquet sans
Zinedine Zidane, je ne sais pas trop ce que je vais devenir sans
Antoine Dupont. Non pas que je me compare à Aimé Jacquet, mais il a
gagné avec Zinedine Zidane, le meilleur joueur du monde »,
analyse l’ancien joueur des Rouge et Noir, pour qui
l’indisponibilité XXL de celui qui avait propulsé l’équipe de
France à 7 sur la plus haute marche du podium olympique cet été est
tout sauf anodine.

Mola : « Peut-être
que d’autres joueurs se révèleront »

« Ce n’est pas neutre », ne cache pas Mola, qui espère
néanmoins que le vide presque abyssal laissé par « le Ministre
de l’Intérieur », contraint de patienter jusqu’au prochain
exercice pour reprendre la compétition, permettra néanmoins à
certains autres éléments de l’effectif d’en profiter et de
s’exprimer à leur tour. « Nous, on gagnait souvent avec le
meilleur joueur du monde, peut-être qu’on gagnera sans lui, mais
peut-être que d’autres joueurs se révéleront notamment en termes de
leadership et de capacité à gérer ces moments clés. »
L’ex-international aura peut-être ainsi une idée plus claire de si
Jacquet aurait pu se relever ou pas d’une période sans Zidane. Pour
l’instant, Mola n’a pas la réponse. « Je ne sais pas si les
équipes sans Cruyff, sans Zidane, ont réussi à gagner (…) Ce que je
sais, c’est que ce sport a toujours réussi à combler ces moments
charnières. » Il faut souhaiter pour Toulouse qu’il ne
dérogera pas à la règle.