pourquoi Voltaire a obtenu gain de cause un siècle plus tard ?

Calas, Sirven, chevalier de La Barre : tel est le triptyque des combats voltairiens. Le trio d’affaires qui permit à Voltaire de porter dans l’espace public sa condamnation de l’infâme, qu’il prenne la forme de l’intolérance religieuse, l’arbitraire judiciaire, la manipulation de la liberté ou le non-respect des lois.
C’est à Abbeville, en 1766, qu’éclate l’affaire du jeune chevalier de La Barre. Un fils de bonne famille placé là par un père désargenté auprès d’une abbesse apparentée. Des accusations de profanation d’un cimetière, de mutilation d’un crucifix, un contexte d’opposition politique à couteaux tirés entre le maire et son prédécesseur, font du jeune chevalier, lié à ce dernier, connu pour ses frasques et ses libertés prises avec de jeunes amis, un coupable idéal pour une justice qui ne s’embarrasse guère de preuves ni de vérité.
Bouc émissaire
Ses camarades, plus prudents, se sont enfuis, il ne reste plus que lui à Abbeville. Le voilà désigné comme bouc émissaire et condamné pour blasphème notamment, car on se souvient par la même occasion qu’il ne se serait pas découvert lors du passage de la dernière procession du Saint-Sacrement. Peu importe que la condamnation à mort pour blasphème ait été abolie dans le royaume de France, il a droit à la peine capitale que Louis XV refuse de commuer.
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