Licencié par le Crédit Agricole, il se venge en envoyant des serpents par courrier à ses anciens patrons

La vengeance est un plat qui se mange froid et il est encore meilleur lorsqu’il sort du congélateur. C’est peu ou prou ce qu’a dû se dire un ancien directeur d’agence du Crédit Agricole en Charente-Maritime au moment d’échafauder son plan répugnant. Vexé d’avoir été licencié en 2021, l’homme a envoyé des serpents vivants à cinq anciens collaborateurs de la banque pour se venger. Les faits se sont déroulés entre décembre 2023 et janvier 2024, soit plus de deux ans après avoir quitté l’entreprise, relate le quotidien Sud Ouest.

D’après l’enquête, l’ex-cadre du Crédit Agricole a été filmé dans une animalerie de la région pour acheter les reptiles. Dissimulé sous une perruque pour ses achats, l’homme était jusqu’alors inconnu des services de police. Minutieux, il a pris le temps de percer les enveloppes et de les remplir d’insectes vivants pour permettre aux serpents de respirer et manger lors de leur périple.

“Celui que l’on a connu n’est pas une belle personne”

Appelé à s’expliquer à la barre le lundi 2 juin lors d’un procès couvert par Sud Ouest, l’ancien directeur d’agence a évoqué une grande vulnérabilité psychologique pour tenter d’expliquer son geste. “Je ne me souviens pas d’être allé à La Poste. Ni d’avoir acheté les serpents et la perruque”, a-t-il raconté lors de l’audience au tribunal judiciaire de La Rochelle. Avant d’enchaîner sur une autre histoire abracadabrantesque : “Des images très disparates me reviennent seulement. Je n’étais pas dans mon état normal. Pour tout vous dire, le 2 janvier 2024, je suis allé boire un café chez ma voisine en caleçon et en chaussons”.

Renforcé par les conclusions de l’expertise physiologique, le juge a retenu l’altération du discernement et prononcé une peine de six mois de prison avec sursis, assortie de dommages et intérêts au bénéfice des victimes. L’une des victimes, encore choquée de s’être retrouvée nez à nez avec un serpent, s’est montrée dubitative sur les explications de son ancien collègue : “Celui que l’on a connu n’est pas une belle personne. Le choc a été immense en découvrant un serpent vivant dans l’enveloppe”. On veut bien le croire.