Philipsen est imbattable !

Et dire que Jasper Philipsen (27 ans) avait laissé entendre il y
a quelques jours qu’il commençait à se sentir fatigué, et lassé,
même. Paradoxalement, l’impressionnant sprinteur belge n’avait
peut-être jamais semblé aussi fort que vendredi, et cette 19e
étape, remportée par le puissant coureur de l’équipe
Alpecin-Deceuninck, qui avait déjà enlevé la 1ere et la 8e étape.
Philipsen en est désormais à trois victoires d’étape sur cette
Vuelta et six au total sur le Tour d’Espagne.

Car contrairement au message qu’il avait passé après avoir
pourtant réussi à passer la montagne sans encombre, certes avec des
jours tout sauf simples, l’habituel équipier de Mathieu van der
Poel, qui a par ailleurs ajouté vendredi un seizième succès d’étape
sur les Grands Tours (et encore, il n’a toujours pas participé au
Giro), termine en grande forme cette Vuelta qui avait déjà débuté
sur un coup de force de sa part. Le maillot vert du Tour de France
2023 était l’immense favori de cette étape promise aux sprinteurs
avec une arrivée en faux-plat montant en guise de conclusion. Mads
Pedersen, particulièrement fort sur ce type de final en bosse,
pensait pouvoir jouer un vilain tour à Philipsen et à cette équipe
Alpecin-Deceuninck tellement bien réglée.

Et Vingegaard piégea
Almeida…

Le Danois y a cru quelques secondes uniquement. Le temps pour
l’armada belge d’appliquer son plan habituel, en remontant, à trois
coureurs dont Philipsen, aux avant-postes au tout dernier moment.
Edward Planckaert, le poisson pilote du natif de Mol, a pu ensuite
emmené comme il en a l’habitude son sprinteur vedette dans les
meilleures dispositions et à le laisser, à deux cents mètres de la
ligne, faire parler sa pointe de vitesse, aux dépens d’un Pedersen
contraint de se contenter de la deuxième place. Philipsen, une
nouvelle fois imbattable, sera évidemment encore le grand favori
dimanche du sprint qui devrait boucler ce Tour d’Espagne, à
Madrid.

Jonas Vingegaard et Joao Almeida, eux, se livreront un dernier
duel, samedi lors de la « finale » annoncée dans Bola del
Mundo. Une ultime explication que le maillot rouge abordera avec 44
secondes d’avance sur le Portugais. Vendredi, le Danois est en
effet parvenu à piéger son dauphin lors du sprint intermédiaire
pour lui reprendre quatre secondes. Du grand art, surtout sur une
étape aussi calme. D’autant que ces quatre secondes pourraient
s’avérer décisives, qui sait.