Ogier adoubé par Loeb et Auriol

Sébastien Ogier a un peu plus écrit son nom dans la légende. Au
terme d’un rallye d’Arabie Saoudite riche en rebondissements, le
Gapençais est allé chercher les points qu’il lui fallait pour
déloger Elfyn Evans de la première place du championnat du monde.
Pour quatre petits points et avec trois épreuves en moins à son
programme par rapport au Gallois, le Tricolore a égalé le record de
neuf titres mondiaux détenu par son illustre compatriote Sébastien
Loeb.

En marge du rallye du Var, l’Alsacien n’a pas manqué de manier
l’humour pour saluer la performance de celui qui lui a succédé au
sommet de la discipline dans les années 2010. « On est ex aequo,
c’est parfait », a-t-il tout d’abord lancé dans des propos
recueillis par France Info. S’il admet suivre « de loin »
le WRC, le natif de Haguenau a affirmé que Sébastien Ogier a « fait
une belle saison, surtout sans faire tous les rallyes ». « J’étais
bien tout seul à neuf titres, a-t-il ajouté dans un sourire. Mais
en même temps, s’il l’a fait, c’est qu’il l’a mérité. »

Loeb, conseiller de luxe pour
Ogier

S’ils ont été rivaux sur les spéciales, les deux Sébastien ont
gardé des liens avec le Gapençais qui n’a pas hésité à échanger
récemment avec son aîné afin d’avoir des conseils sur la manière de
gérer la luminosité dans le désert saoudien. « Il voulait savoir si
on avait une technique pour voir plus clair, plus net, comme en
Suède, a conclu l’Alsacien. Mais bon, je n’ai rien de spécial. »
Avant Sébastien Ogier et Sébastien Loeb, le pilote qui a mis la
France au sommet dans le petit monde du rallye a été Didier Auriol,
champion du monde en 1994.

Et, dans un entretien accordé à RMC Sport, il adoube
volontiers son cadet qu’il considère comme « le pilote le plus
rapide, le plus fiable, celui qui fait le moins de fautes » tout au
long de cette saison 2025. Le fait qu’il n’ait pas pris part à
trois des quatorze rallyes au programme, soit un potentiel de 105
points laissés de côté, « démontre que c’est le plus rapide, celui
qui fait le moins de fautes et celui qui fait le moins d’erreurs ».
Et sa gestion du rallye d’Arabie Saoudite en est la preuve.

Auriol : « Il a encore deux ou
trois ans devant lui »

« J’analyse un petit peu plus son pilotage et je me rends compte
vraiment, visuellement, quand il passe un cap, on voit bien dans la
voiture sa manière de piloter, a ajouté Didier Auriol. C’est un
plus comparé à Elfyn Evans, en tout cas, qui était son principal
rival sur ce rallye. » Ne faisant pas de différence entre Sébastien
Loeb et Sébastien Ogier, le natif de Montpellier voit « deux très
grands champions qui ont dominé leur rallye pendant leur carrière »
tout en notant que l’Alsacien est allé cherche ses neuf titres avec
un seul constructeur. Ce qui lui fait dire que le Gapençais peut «
non seulement gagner, mais en plus amener une équipe et des équipes
différentes à la victoire ».

Si le désormais nonuple champion du monde a assuré vouloir
limiter son programme 2026 à dix épreuves sur les quatorze au
calendrier, Didier Auriol ne voit pas pourquoi il s’interdirait
d’aller encore plus loin. « Je pense qu’il a encore deux ou trois
ans devant lui, mais s’il est motivé, parce qu’après, il y a une
certaine lassitude aussi qui est importante, reconnaît-il. Et c’est
pour ça, d’ailleurs, peut-être qu’il avait fait cette impasse de
trois rallyes. Il n’y a que lui qui peut le dire. » Les premiers
indices viendront bien vite avec le Rallye Monte-Carlo dès la fin
du mois de janvier prochain.