Norris, le cheminement d’un champion

Le club des champions du monde a un nouveau
membre. Après avoir assuré la troisième place ce dimanche
à Abu Dhabi derrière Max Verstappen et Oscar Piastri, Lando Norris
est devenu ce dimanche le 35eme pilote à remporter le titre et le
premier à le faire pour McLaren depuis un certain Lewis Hamilton en
2008. Une saison que le Britannique avait lancé sur les
chapeaux de roue en mars dernier sur la piste de l’Albert Park de
Melbourne. Alors qu’une averse avait piégé son coéquipier,
Lando Norris a su rester sur la piste pour ouvrir l’exercice 2025
sur une victoire devant Max Verstappen et George Russell.

S’il a alors eu une certaine régularité, terminant sur le podium
lors de cinq des six courses suivantes, l’absence de
victoires s’est fait ressentir au classement avec Oscar
Piastri qui a pris la main au championnat au soir de sa victoire en
Arabie Saoudite. Une position que l’Australien va tenir un long
moment sans que cela paie au final. Un des déclics aura peut-être
été cette première victoire dans les rues de Monaco après avoir
frustré un Charles Leclerc solide en début de week-end en arrachant
la pole position. Malgré la règle des deux arrêts au stand
obligatoires, le pilote McLaren n’a pas craqué sous la pression du
local de l’étape. Alors revenu à seulement trois points d’Oscar
Piastri, Lando Norris a de nouveau perdu du terrain en
Espagne, terminant derrière son coéquipier.

Entre accrochage et abandon,
Norris a perdu du terrain

Le déplacement au Canada avait tout pour lui permettre de
reprendre l’ascendant mais les deux pilotes McLaren ont eu
la mauvaise idée de s’accrocher à trois tours de
l’arrivée. L’Australien a tiré parti de la situation pour
repousser son plus proche rival à 22 longueurs. Une mésaventure qui
a sans doute joué dans la belle série réalisée par le Britannique
avant la trêve estivale. Si McLaren a réalisé quatre doublés
consécutifs, Lando Norris a devancé Oscar Piastri en Autriche, à
Silverstone et en Hongrie quand l’Australien a eu l’avantage en
Belgique. En conséquence, l’écart n’était que de neuf points entre
les deux pilotes de l’écurie basée à Woking quand Max Verstappen
était déjà loin. Sauf que, lors de la reprise à Zandvoort,
la mécanique a joué des tours au natif de Bristol.

Victime d’une fuite d’huile, problème jamais admis par McLaren,
il a dû jeter l’éponge au 65eme tour avec un 25-0 pour Oscar
Piastri qui lui a offert un matelas plus que confortable. Mais, du
côté de Monza, l’écurie McLaren a vu les limites de vouloir
traiter ses deux pilotes sur un total pied d’égalité.
Alors que Max Verstappen a retrouvé de sa superbe avec sa première
victoire depuis Imola à la mi-mai, Oscar Piastri a respecté l’ordre
de rendre la deuxième place à Lando Norris après un arrêt au stand
plus long pour ce dernier. Une décision qui aura pesé lourd
car l’Australien, alors leader du championnat avec 31 points
d’avance sur son coéquipier, a totalement dévissé. En
effet, il a vécu un week-end noir en Azerbaïdjan avec une séance de
qualifications manquée et une sortie de piste dès le premier
tour.

L’effondrement de Piastri a
ouvert la voie à Norris

Peu en vue dans les rues de Bakou, Lando Norris a alors fait
contre mauvaise fortune bon cœur avec une septième place lui
permettant de reprendre six points à son coéquipier. Une
tendance qui s’est confirmée avec l’Australien qui n’a pu faire
mieux que quatrième sur les quatre Grands Prix suivants
quand le Britannique a signé quatre podiums dont deux victoires à
Mexico puis Interlagos. Le rendez-vous au Mexique restera
significatif car c’est là que la bascule a eu lieu. Après
avoir progressivement réduit l’écart, la cinquième place pour Oscar
Piastri et les quinze points concédé ont changé la hiérarchie.
Lando Norris s’est installé en tête du championnat pour un point et
ne l’a plus lâchée. Mais rien n’a été certain jusqu’au bout.

La double disqualification des monoplaces orange papaye à Las
Vegas a totalement relancé un certain Max Verstappen dans la course
au titre. A cela s’est ajouté les errements stratégiques de
McLaren au Qatar qui ont privé les deux pilotes d’un doublé qui
s’annonçait, le muant en une victoire du Néerlandais qui a
tout mis en place pour le grand final ce dimanche à Abu Dhabi.
Dépassé par son coéquipier dès le départ, Lando Norris a su garder
la tête froide pour assurer la troisième place du podium, synonyme
de titre de champion du monde avec une marge de seulement deux
points sur son prédécesseur au palmarès. Après James Hunt et Lewis
Hamilton, il est le troisième pilote britannique sacré au
volant d’une McLaren mais la défense de cette couronne
s’annonce déjà périlleuse sur fond de révolution réglementaire en
2026.