Moutet y est presque

L’interruption ne pouvait pas tomber à un pire moment pour
Corentin Moutet, qui vit décidément un tournoi de Washington assez
incroyable. Après avoir pulvérisé son compatriote Alexandre Muller
puis dominé jeudi Dan Evans pour se retrouver ainsi en quarts de
finale de cette compétition dont il avait pourtant été éliminé dès
les qualifications, voici maintenant le Parisien à un jeu de se
hisser dans le dernier carré et de s’offrir un exploit de taille
aux dépens de Daniil Medvedev.

Le hic, c’est que pour le moment, cette potentielle demi-finale
pour le 59e mondiale n’est qu’hypothétique. Alors que le lucky
loser repêché alors qu’il s’était incliné contre le Chinois Wu au
deuxième tour des qualifications continuait de faire la course en
tête dans le dernier set de ce match qui avait d’abord vu le 14e au
classement prendre les devants en balayant le Français en 24
minutes dans une première manche à sens unique puis Moutet recoller
en réagissant de très belle façon dans le deuxième set, l’orage qui
couvait déjà au-dessus de la capitale américaine s’est fait de plus
en plus menaçant.

Au point d’obliger le superviseur à renvoyer les deux joueurs
aux vestiaires.

Moutet, lucky loser en
demi-finales ?

Le finaliste malheureux du tournoi sur gazon de Majorque le mois
dernier menait alors 5-4 et n’était plus qu’à un jeu de conclure la
partie au sortir d’un somptueux jeu de service agrémenté d’un
service à la cuillère, la marque de fabrique de Moutet, qui avait
écarté des balles de break à la pelle dans cette dernière manche
stoppée alors qu’aucun des deux joueurs n’était précisément encore
parvenu à prendre le service de l’autre. Il n’était donc pas
interdit de penser que cette deuxième confrontation entre les deux
hommes – la première avait vu Medvedev l’emporter aisément à
Majorque en 2021 – se prolonge encore, pour ne pas dire qu’elle
s’éternise.

En dépit de cet unique jeu qui séparait, certes avec service à
suivre pour l’ancien numéro 1 mondial, notre représentant d’un
exploit face au « Tsar », à qui Benjamin Bonzi, autre
Français, avait fait mordre la poussière d’entrée à Wimbledon il y
a quelques semaines. Sauf que cette fois, la performance viendrait
d’un joueur repêché alors qu’il s’apprêtait à faire ses valises. Un
lucky loser qui pourrait s’invité dans le dernier carré. Fait rare,
mais pas encore fait néanmoins.