L’incroyable révélation de Charlie Dalin

Vainqueur du dernier Vendée
Globe, Charlie Dalin a expliqué ce mercredi s’être lancé dans cette
aventure tour du monde en dépit d’une forme rare de cancer
gastro-intestinal.
Participer au Vendée Globe est en soi une véritable prouesse,
réservée à seulement quelques-uns. Le remporter un exploit
évidemment encore plus grand. Mais que dire du tour de force de
Charlie Dalin, vainqueur de la dernière édition du tour du monde
alors qu’il souffrait d’une forme rare de cancer
gastro-intestinal.
Le skipper de Macif Santé Prévoyance a révélé ce mercredi s’être
engagé sur le Vendée Globe en dépit de ce combat qu’il avait Ã
livrer contre la maladie. Un combat qu’il raconte dans un livre Ã
paraître ce jeudi, La force du destin (Gallimard).
« C’est sûr que ça compliquait un peu la tâche d’avoir
cet intrus à bord», a-t-il sobrement indiqué dans les colonnes
de L’Equipe. «Aujourd’hui je vois ça comme une
double victoire, sur la course et surtout sur tout ce qui m’est
arrivé. » Et neuf mois après son incroyable performance,
sa carrière est désormais « entre
parenthèses ».
Une tumeur de 15cm dans le ventre
« Aujourd’hui, c’est stabilisé, tant mieux, pourvu que
ça dure. Maintenant, il faut que j’arrive à me requinquer, à faire
un peu de masse musculaire, car j’en ai perdu beaucoup, a
expliqué le marin de 41 ans. Une dizaine de kilos à peu près,
principalement après l’opération. Ce n’est plus vraiment la même
maladie, ça reste dans le ventre. La
tumeur (15 cm) qu’on m’a enlevée en février était
sur l’intestin, et en fait c’est revenu ailleurs en avril. Je n’ai
plus le même traitement que pendant le Vendée Globe, j’ai changé un
médicament, c’est un peu plus fatigant. »
Et désormais, Charlie Dalin se sent prêt à accepter le regard
des autres. « Ça fait du bien de libérer la parole après avoir
retenu ça aussi longtemps. Même si je ne me sens pas encore très Ã
l’aise », a-t-il soufflé, ajoutant : « J’ai fini
par me dire que ce n’était pas si grave. Il y a une petite phase
d’acceptation et après, tu te dis, pourquoi se cacher ? Ce
n’est pas de ma faute, ce n’est pas honteux. C’est un long
processus mais tu finis par accepter. »
« J’ai aussi envie de protéger ma famille, mon fils, qu’il
n’entende pas des trucs comme « ton père va mourir »,
a-t-il poursuivi, avant de raconter la découverte de la
maladie : « Le déclenchement, ça a été le poids, je
suis monté sur la balance, j’avais perdu quatre-cinq kilos. Ça
faisait des années que je n’avais pas pesé si peu, je trouvais ça
bizarre. J’ai passé un scan d’urgence et là je suis tombé de ma
chaise. Un choc. Au début, les médecins ne m’ont pas dit la taille
du truc. Et puis, ils m’ont dit « quinze centimètres ».
Là , tu prends un bus dans la tête et tu ne sais pas ce qui va
t’arriver. »
L’inquiétude est alors immense et le Vendée Globe apparaît
alors bien secondaire. « Au début, je ne savais pas si
j’allais pouvoir vivre, si j’allais voir grandir mon fils ! Au
début je ne pensais pas au Vendée Globe, d’abord à ma
famille », a-t-il lâché, son oncologue se voulant
rapidement rassurant, lui disant que « d’autres sportifs
de haut niveau avaient eu ce traitement et qu’ils arrivaient Ã
poursuivre leur carrière. »Â
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