l’État savait que « Nestlé trichait depuis des années »

L‘affaire des traitements illicites utilisés pour filtrer certaines eaux minérales a fait l’objet d’une « dissimulation par l’État » relevant d’une « stratégie délibérée ». C’est la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille qui révèle ces informations dans un rapport, rendu public ce lundi 19 mai. Fruit de six mois d’entretiens et de 73 auditions, ce rapport avance que « la présidence de la République, loin d’être une forteresse inexpugnable à l’égard du lobbying de Nestlé, a suivi de près le dossier » et « savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années ».
Plus encore, elle avait conscience, toujours d’après cette commission, que « cela créait une distorsion de concurrence avec les autres minéraliers et avait connaissance des contaminations bactériologiques, voire virologiques sur certains forages ». Dans le détail, l’enquête de la commission pilotée par le sénateur Les Républicains Laurent Burgoa et le rapporteur socialiste Alexandre Ouizille révèle que le gouvernement a autorisé « de manière implicite, mais claire », l’utilisation d’une filtration inférieure à 0,8 micron. Pour rappel, l’Agence nationale de sécurité sanitaire autorise la filtration des eaux minérales avec un filtre spécifique de 0,8 micron ; en dessous de ce seuil, le traitement des eaux est considéré comme de la désinfection. Mais Nestlé a utilisé, dans ses usines du Gard (Perrier) et des Vosges (Contrex, Vittel, Hépar […] Lire la suite
Comments 0