Les larmes de Marina Lorenzo en plein direct
Comptant parmi les nouvelles
figures médiatiques de la plateforme Ligue 1+, Marina Lorenzo a
bien failli tout plaquer.
Ce n’était pas gagné. Aujourd’hui à l’animation, sur le terrain,
de la plateforme
Ligue 1+ – le nouveau support estampillé LFP dédié au
championnat de France – Marina Lorenzo a bien failli raccrocher il
y a quatre ans. La jeune femme alors était affectée et écœurée par
la courte expérience qui fut la sienne avec Mediapro au sein de la
chaîne Téléfoot.
A l’hiver 2021, peu après la mort du projet susmentionné, la
journaliste avait confié ses états d’âme à Ouest France.
« Aujourd’hui, cela me questionne sur la façon dont je
veux poursuivre ce métier. Ai-je envie d’être dépendante de ces
droits volatils, qui partent d’une chaîne à une autre ? Je ne suis
pas sûr de vouloir continuer à faire partie de ce système. Je suis
dans un gros questionnement, éthique, personnel, professionnel
», soufflait-elle alors.
La douche froide après trois mois seulement
Pour rejoindre l’aventure Téléfoot, l’intéressée il est vrai
avait quitté le groupe Canal+ à l’été 2020. « Il y avait
forcément des questionnements, car il s’agissait d’un nouvel acteur
dans le foot français. Mais Mediapro n’arrivait pas de nulle part
non plus. Il faisait des affaires dans le sport depuis des années,
jouissait d’une expertise, connaissait les contraintes de
production, de distribution, apparaissait prospère. Je me suis
appuyée là -dessus. J’avais confiance, justifiait-elle Ã
l’époque. J’avais envie de prendre ce risque, de croire en ce
projet et de participer à la création d’une chaîne, qui est une
expérience unique dans une carrière. »
Las, tout s’est très vite effondré. Dès le mois d’octobre,
Mediapro a souhaité renégocier le fameux contrat à un milliard,
prenant pour prétexte la pandémie. Et en décembre, le couperet
tomba. « C’est Julien Bergeaud, notre directeur général,
qui réunit la rédaction pour lui donner la nouvelle. Il nous dit
que ça va s’arrêter, mais il ne sait pas quand. Peut-être à Noël,
peut-être après. Cela sort quelques minutes après dans les
médias. […] C’est la douche froide, la stupéfaction
générale. Il y a d’abord eu un grand silence, puis certains ont été
pris d’émotion et de larmes », narre Marina Lorenzo.
Mediapro, un mal pour un bien ?
Elle-même n’a pu retenir ses larmes lors de sa dernière
apparition en plateau. « Merci aux joueurs, aux clubs
et aux attachés de presse qui, eux, ne nous ont pas
lâchés », lâche-t-elle alors en plein direct, des
trémolos dans la voix. « Je m’étais promis de ne pas
tomber dans le pathos en direct, car j’ai conscience d’être une
privilégiée et qu’il y a des gens bien plus à plaindre que moi.
Mais j’avais sous-estimé cette charge émotionnelle, qui est
remontée d’un coup, car nous avons aussi vécu une aventure humaine
très forte », expliquera-t-elle après coup.
Et de conclure alors à l’époque avec un brin d’optimisme:
« Cela se termine dans une brutalité extrême, il y a un
sentiment de gâchis, mais je me dis que ce sera peut-être un mal
pour un bien. Cela fait des années que tout le monde sent que le
foot tourne mal. La bulle n’a jamais cessé de gonfler et elle
claque aujourd’hui. Il est temps de retrouver la raison. Espérons
que l’histoire de Mediapro aura le mérite de pousser chaque acteur
à réfléchir de manière sereine et intelligente sur la réelle valeur
du foot français, qui a besoin de se réformer en
profondeur. »
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