Les Françaises privées de Mondiaux !

En cette saison post-olympique, elles étaient cinq Françaises à
se présenter aux championnats du monde de boxe, qui débutent ce
jeudi à Liverpool. Mais Romane Moulai (-48kg), Wassila Lkhadiri
(-51kg), Mélissa Bounoua (-54kg), Sthélyne Grosy (-57kg) et Maelys
Richol (-65kg) ne pourront pas combattre. Elles ne figurent en
effet pas dans les différents tableaux, car les résultats de leur
test de genre ne sont pas arrivés à temps avant le tirage au sort
!

Rappelons que World Boxing, l’instance qui gère désormais la
boxe internationale (en remplacement de l’IBA) exige désormais que
les femmes se soumettent à des tests de genre, afin d’éviter les
polémiques autour de leur féminité comme celles qui ont entouré
l’Algérienne Imane Khelif et la Taïwanaise Lin Yu-ting (absentes à
Liverpool) lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les boxeuses
françaises ont dû effectuer ce test en Angleterre. En effet, en
France, il est interdit de pratiquer des tests de genre sauf à des
fins « médicales, de recherche scientifique ou, de manière
très encadrée, dans la lutte contre le dopage », a fait savoir
le ministère des Sports.

World Boxing avait recommandé le
laboratoire de Leeds

La Fédération française de boxe raconte la suite dans un
communiqué : « Informée, dès le départ, de la situation des
boxeuses tricolores, World Boxing a alors fini par orienter la FF
Boxe ainsi que d’autres nations confrontées au même cas de figure
vers un laboratoire accrédité par ses soins, situé à Leeds, à deux
heures de route de Liverpool. Le choix de ce laboratoire se
justifiait par l’assurance, toujours selon World Boxing, d’obtenir
des résultats dans les délais impartis. »

« Or, malgré les garanties réitérées par World Boxing, le
laboratoire, qu’elle nous avait
elle-même recommandé après s’être assurée qu’il était en capacité
de répondre à notre demande, n’a pas été en mesure de nous livrer
les résultats des examens dans les temps. Avec, comme conséquence,
l’exclusion de nos athlètes ainsi que d’autres boxeuses de
délégations étrangères qui se sont retrouvées, elles aussi,
piégées. »

« Ce dysfonctionnement, qui porte un préjudice notoire à
nos athlètes, n’est donc aucunement imputable à la Fédération
française de boxe, laquelle n’est coupable d’aucune négligence. Au
contraire, elle s’est mobilisée dès le départ pour répondre aux
exigences de World Boxing et s’est fiée aux engagements de cette
dernière ». Tous les espoirs français à Liverpool reposeront
donc sur les hommes : Christopher Hippocrate (-55kg), Lounès
Hamraoui (-60kg), Hugo Grau (-60kg), Makan Traoré (-70kg), Yojerlin
Cesar (-80kg) et Soheb Bouafia (-90kg). Lors des derniers Mondiaux,
en 2023, la France avait décroché trois médailles chez les hommes
(dont l’or pour Sofiane Oumiha) et trois chez les femmes.