28 April 2025 19:06

l’émotion en demi-teinte des Péruviens

C‘est peu après 19 heures, heure locale, que les enfants de Mario Vargas Llosa annoncent la mort de l’écrivain ce dimanche 13 avril à Lima. Très vite, tous les quotidiens d’Amérique latine s’emballent et les pages Facebook locales relaient l’information. Ici à Cuzco, dans le sud-est du Pérou, en plein milieu de la cordillère des Andes, c’est sur un de ces groupes en ligne qu’Augusto Losonna a lu la nouvelle, encore au travail, assis au fin fond de sa petite alimentation. Cusquénien de toujours, il connaît Mario Vargas Llosa… « Bien sûr ! Je sais qu’il a eu le prix Nobel de littérature et que c’est un grand écrivain. Mais pour vous dire la vérité, je n’ai jamais lu ses Å“uvres. » Trop vieux sans doute pour l’avoir étudié à l’école. Car depuis une dizaine d’années, plusieurs de ses livres sont inscrites au programme national.

La nouvelle se propage de téléphone en téléphone dans les ruelles escarpées de Cuzco. Il apparaît comme une évidence que tous, sans exception, connaissent le nom de Mario Vargas Llosa. Entre les ananas et les bananes de son comptoir, Efrain Soto Condori s’étonne : « Vous me l’apprenez ! Ça me rend nostalgique… Il a fait connaître la littérature péruvienne et latino-américaine dans le monde entier. » Entre les derniers touristes qui rentrent du restaurant et les boutiques qui ferment, le poste de police de San Blas, lui, reste ouvert. À l’intérieur, Luis Miguel, menottes et matraque à la taille, emmitouflé derrière sa grosse écharpe, est c […] Lire la suite

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