Le ping français tient peut-être le nouveau Felix Lebrun

Les nombreux spectateurs venus se masser dans les gradins du
Palais des Sports Marcel-Cerdan de Levallois-Perret ce week-end
n’avaient d’yeux que pour Félix Lebrun, sacré champion de France en
simple pour la première fois de sa vie, à seulement 17 ans et aux
dépens de son grand frère Alexis, qu’il n’avait encore jamais battu
en compétition avant dimanche dernier dans les Hauts-de-Seine. Très
vite, Flavien Coton pourrait toutefois déloger le double médaillé
olympique et numéro 6 mondial dans le cœur des passionnés de tennis
de table.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’ex-prodige du
« ping » français qui avait abordé ces championnats de
France auxquels il participait pour la troisième fois de sa jeune
carrière avec un nouveau statut d’outsider dont il ne jouissait pas
il y a quelques années encore est aujourd’hui présenté, à seulement
16 ans, comme le nouveau Felix Lebrun. Simon Gauzy, qui a mis fin
au parcours du jeune phénomène venu du Nord de la France en
huitièmes de finale la semaine dernière alors que l’ancien
pensionnaire du CTT Bruille, le club de ses parents, où il avait
débuté à trois ans, n’avait encore jamais atteint ce stade de la
compétition à l’échelon séniors, refuse de s’associer à la
comparaison. « Il ne faut pas le comparer à Felix. Felix, il
n’y en a qu’un ».

Coton : « Top 10
mondial, ce serait un objectif plus que
réussi »

En revanche, comme beaucoup de monde, le médaillé olympique,
vainqueur 4-1 de Coton, qui est donc parvenu à prendre un set à son
aîné (en attendant probablement mieux), est certain qu’un très bel
avenir attend celui qui avait été sacré champion de France dans
toutes les catégories de jeunes et avait également tout raflé chez
les cadets en étant champion d’Europe et champion du monde de la
catégorie. « Je suis sûr qu’il ira très loin s’il continue
comme ça, tout simplement. J’ai toujours su qu’il allait être
bon », a confié Gauzy au micro de Stade 2 après avoir
fait chuter le grand espoir, qui s’est néanmoins offert une très
belle consolation en décrochant malgré tout un premier titre de
champion de France, en double mixte aux côtés de sa partenaire de
club Charlotte Lutz.

Le protégé d’Alice Joneau, son entraîneur depuis deux ans, et
son fameux petit carnet, dont la dirigeante ne se sépare jamais et
dans lequel elle « note tout » voit néanmoins beaucoup
plus grand que ce premier sacre national, lui qui occupe uniquement
la 109e place au classement mondial pour le moment. « Je veux
accéder au très haut niveau (…) Top 10, ce serait déjà un objectif
plus que réussi pour moi », avoue Coton, présenté par
Stade 2 comme un « garçon calme, pudique et
réservé ». Une « personnalité qui le caractérise »
et pourrait lui permettre de marcher sur les traces de Felix
Lebrun. Même s’il est encore trop tôt pour l’assurer.