Le nouveau rêve de Jimmy Gressier

Le nouveau leader de l’athlétisme français se nomme Jimmy
Gressier. A l’issue d’une dernière ligne droite à couper le
souffle, le mois dernier sur la piste de Tokyo, le Boulonnais de 28
ans était devenu le premier Tricolore à devenir champion du monde
de l’histoire sur 10 000m. Quelques jours plus tard, le vainqueur
de la dernière Ligue de Diamant (sur 3 000m) avait continué de
bâtir cette légende toute fraîche en s’offrant une autre médaille,
en bronze sur 5 000m, alors qu’aucun de ses compatriotes n’était
parvenu avant lui à quitter des Mondiaux avec deux médailles
individuelles. De quoi perdre tout sens des réalités. Sauf quand on
s’appelle… Jimmy Gressier, conscient que seule cette humilité de
tous les instants lui permettra de se maintenir au sommet.

« Ce n’est pas facile de redescendre de ce merveilleux
nuage. Ma famille et mes proches m’aident à garder les pieds sur
terre (…) Je garde les pieds sur terre, car je sais d’où je viens
et où je veux aller, et parce que je sais que c’est important de
garder les pieds sur terre. Je prends tout ça avec beaucoup de
bienveillance et d’humilité aussi (…) Il faut garder les pieds sur
terre, car c’est ça qui va me faire aller encore plus loin »,
a avoué sur le plateau de Stade 2 dimanche sur France 3 le
héros français de ces Mondiaux, qui voit encore plus haut. Ainsi
après être monté sur le toit du monde, Gressier rêve de grimper sur
le toit de l’Olympe.

Gressier : « J’ai
montré que ce n’était pas un hasard »

« Je suis champion du monde du 10 000m, pourquoi ne pas
être champion olympique aussi. J’ai réussi ma carrière avec ce beau
titre de champion du monde, mais je ne suis pas rassasié, je ne
vais pas me reposer sur ça ». Une médaille d’or aux JO de Los
Angeles en 2028 constituerait un d’autant plus jolie pied de nez
pour le nouveau monstre du fond qu’il était passé à côté des Jeux
de Paris 2024 (13e), s’offrant notamment le luxe de battre le
record de France. « Ce que les gens ne savaient pas, c’est que
j’avais été blessé trois mois avant les Jeux Olympiques, j’avais
une fissure au tendon, donc ça avait été très compliqué dans ma
préparation. J’avais quand même réalisé 26″58 et c’était un rêve de
passer sous les 27 minutes, mais bien sûr que je n’étais pas
satisfait d’être 13e, je ne m’entraîne pas pour ça ».

Et pour mettre tous les atouts de son côté dans cette quête de
sacre olympique, le champion d’Europe du semi-marathon pourrait
différer ses débuts sur le marathon. « Normalement, on me
verra avant 2028, mais cette victoire sur 10 000m peut remettre des
choses en question. » Tandis que Gressier, de son côté, a déjà
remis les pendules à l’heure. « J’ai montré que ce n’était pas
un hasard, car beaucoup ont parlé de course tactique. A Zurich,
c’était tactique ok, mon titre sur le 10 000m aussi, j’ai gagné. En
revanche, sur le 5 000m, ce n’était pas tactique et j’ai montré que
j’étais complet sur tout ». L’autre idole du quartier du
Chemin Vert avec le footballeur Franck Ribéry aspire à très vite le
démontrer de nouveau.