L’Algérie condamne lourdement un journaliste sportif français

Journaliste indépendant,
Christophe Gleizes a été condamné à sept années de prison ferme par
la justice algérienne.
Placé sous contrôle judiciaire en Algérie depuis le mois de mai
2024, Christophe Gleizes, journaliste indépendant
collaborant notamment avec les magazines So Foot et Society, a été
condamné ces derniers jours à sept ans de prison ferme. Pour
« apologie du terrorisme » et « possession de
publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt
national ».
« Ces dernières accusations, sans fondement et
totalement réfutées, sont dues au fait que le journaliste avait eu
des contacts, en 2015 et 2017, avec le responsable du club de
football de Tizi Ouzou, par ailleurs responsable du Mouvement pour
l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation
terroriste par les autorités algériennes en 2021 »,
explique Reporters sans frontières (RSF), qui a relayé la terrible
nouvelle ce dimanche.
L’ONG rapporte que les échanges entre les deux hommes accusés
« ont eu lieu bien avant cette catégorisation par les
autorités algériennes. Le seul échange survenu en 2024 visait à la
préparation de son reportage sur le club de football, la JSK, ce
dont Christophe Gleizes ne s’est jamais caché ». Aussi
RSF voit dans cette sentence la conséquence des relations
conflictuelles récentes entre Paris et Alger. « Sa
condamnation à sept ans de prison n’a aucun sens et ne démontre
qu’un fait: rien n’échappe à la politique aujourd’hui et la justice
algérienne a manqué une importante occasion de sortir par le haut
dans cette affaire », dixit son directeur général Thibaut
Bruttin.
Le Quai d’Orsay mobilisé
Pour Franck Annese, fondateur de So Press, le groupe qui
collaborait régulièrement avec Christophe Gleizes ces dernières
années, « il est important que tout soit mis en oeuvre, y
compris politiquement et diplomatiquement, pour que la justice
l’emporte et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa
rédaction ». Alors que ce jugement fait l’objet d’un
appel, la France, par la voix du ministère des Affaires étrangères
« regrette vivement la lourde condamnation » de son
journaliste.
Le Quai d’Orsay assure suivre l’affaire Gleizes « de près
depuis son arrestation en Algérie en mai 2024 ». «
L’ensemble des services demeurent mobilisés pour lui porter
assistance et sont en contact régulier avec lui, ses proches et ses
conseils. […] Une demande de permis de visite a été
déposée aussitôt la condamnation connue », souligne le
ministère, qui martèle son attachement « à la liberté
de la presse partout dans le monde ».
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