L’administration Trump met fin au statut de protection temporaire (TPS) pour les Haïtiens -Miami Herald

L’administration Trump a annoncé la fin du Statut de Protection Temporaire (TPS) pour les ressortissants haïtiens, mettant ainsi en péril plus d’un demi-million de personnes vivant aux États-Unis, dont certaines depuis plus de dix ans.
Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a déclaré que la situation en Haïti s’est améliorée et que le pays ne remplit plus les critères nécessaires pour bénéficier du TPS, un programme qui accorde une protection contre l’expulsion et des permis de travail aux personnes originaires de pays en crise. Pourtant, le Département d’État américain continue de déconseiller fortement tout voyage en Haïti en raison de l’insécurité, des enlèvements et de l’absence de services de santé adéquats.
Malgré l’extension du TPS jusqu’en février 2026 par l’administration Biden, la nouvelle Secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annulé cette prolongation, fixant une date de fin au 3 août. L’abolition complète du programme prendra effet le 2 septembre. Cette décision, selon les experts juridiques, fera probablement l’objet de recours judiciaires.
Haïti traverse actuellement l’une des pires crises de son histoire récente, marquée par l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, une violence extrême des gangs, et un effondrement total des services publics. 90 % de Port-au-Prince serait aujourd’hui contrôlée par des groupes armés, tandis que plus d’un million de personnes ont été déplacées.
Selon l’ONU, près de 5,7 millions de personnes en Haïti souffrent de la faim, et l’accès aux soins et à l’éducation reste très limité, avec une hausse de 60 % des fermetures d’écoles depuis janvier. Malgré cela, l’administration Trump estime qu’il est « sûr » pour les Haïtiens de rentrer chez eux, une déclaration vivement critiquée comme étant politiquement motivée et déconnectée de la réalité sur le terrain.
Cette décision s’inscrit dans une série de mesures visant à démanteler les protections mises en place sous Biden, touchant aussi des ressortissants du Venezuela, de Cuba, du Nicaragua et de l’Afghanistan. En 2017 déjà, Trump avait tenté de supprimer le TPS pour Haïti, mais la justice fédérale avait bloqué la procédure. Les défenseurs des droits des migrants s’attendent à de nouveaux combats juridiques dans les semaines à venir.
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