La sensation Valadier-Picard

L’équipe de France attendait cela depuis 34 ans. Romain
Valadier-Picard, à 22 ans, a mis fin vendredi lors des Mondiaux de
Budapest à 34 années de disette pour les Bleus dans sa catégorie :
les 60kg.

Le jeune judoka parisien qui avait déjà fait parler de lui cette
année en remportant le Paris Grand Slam en février dernier sur le
tatami de l’Accor Arena, n’est pas montée sur la plus haute marche
du podium de ces championnats du monde qui ont connu vendredi leur
première journée, une journée sans pour Shirine Boukli. Il a
néanmoins créé une incroyable sensation en terminant à la deuxième
place et en s’offrant ainsi sa toute première médaille d’argent
(mais également sa première médaille) mondiale.

Pour espérer se parer du plus beau métal qui soit et monter
ainsi sur le toit du monde pour la première fois de sa vie, le
médaillé de bronze des championnats d’Europe il y a deux ans, qui
s’était ouverte les portes d’une première demi-finale à ce niveau
en disposant un peu plus tôt du Russe Ayub Bliev, devait terminer
cette journée folle pour lui en apothéose en ajoutant une nouvelle
et ultime victoire à son parcours face à Ryuju Nagayama en
finale.

34 ans après Philippe
Pradayrol !

Le Japonais avait mal démarré son combat en écopant rapidement
d’une pénalité, mais cela ne l’a pas désarçonné ni déstabilisé. Et
après avoir profité de l’une des rares ouvertures laissés par notre
jeune représentant pour prendre l’avantage sur un waza-ari, le
futur vainqueur, pourtant bien moins agressif que Valadier-Picard,
a terminé le travail dans la foulée sur un ippon.

Le double médaillé de bronze aux Mondiaux chez les juniors n’a
pas de regrets à avoir pour autant. Devenu le premier Français
depuis Philippe Pradayrol en 1991 à grimper sur le podium de cette
catégorie dans laquelle il évolue lors de ces dernières années de
jeunes déjà, « RVP » aurait assurément signé pour se
hisser en finale de ces Mondiaux, même pour s’y incliner à
l’arrivée. Et en grosses lettres de surcroît.