La Russie continue ses frappes indiscriminées sur l’Ukraine en réponse à la “Toile d’araignée”

Dans la nuit du 7 juin, la Russie a lancé 215 drones et missiles, dont 174 ont été neutralisées, selon l’armée de l’air ukrainienne. Il s’agirait, toujours selon la même source, de 206 drones, deux missiles balistiques Iskander-M/KN-23, six missiles guidés X-59/69 et un missile de croisière Iskander-K.

Des frappes aériennes ont touché 10 endroits, et des débris sont tombés dans 7 autres.

La nuit a été la plus meurtrière à Kharkiv, où les tirs ont tué trois personnes et en ont blessé presque 20 autres, dont deux enfants.

À Loutsk, on déplore deux morts (un couple qui était sur le point de se marier) et plus de 30 blessés dans une frappe contre un immeuble résidentiel de 9 étages.

Certains habitants ont fait état de trois explosions puissantes, probablement dues à des frappes directes ou à l’action des systèmes de défense aérienne.

“J’ai vu de mes propres yeux des objets voler et exploser. Je me trouvais juste ici, et la vague d’explosion nous a poussés dans le couloir. La plupart des gens ont couru vers l’abri”, a révélé Yevheniia Kamienieva, une habitante de Loutsk.

“Selon les témoins oculaires qui se trouvaient à l’extérieur, car, malheureusement, nous n’avons pas d’abris fonctionnels ici, il s’agissait d’un tir de missile”, selon Alisa Yerofieva, responsable de l’association des copropriétaires de la ville.

Le maire de Loutsk, Ihor Polishchuk, a montré dans sa publication sur Facebook les suites de l’attaque russe.

À Kherson, deux tours résidentielles ont été endommagées, et un couple est décédé – un homme de 56 ans et une femme de 54 ans.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les frappes dans la nuit ont également touché la capitale, Kyiv, la région de Ternopil, dans le nord-ouest du pays, et plusieurs autres.

Les explosions à Kyiv ayant duré plusieurs heures cette nuit, de nombreux habitants de la capitale ukrainienne se sont réfugiés dans les stations de métro. Selon les services d’urgence, plusieurs bâtiments administratifs, installations industrielles et véhicules ont également été endommagés.

Des frappes ont également été signalées dans la ville de Sloviansk, selon la police de la région de Donetsk : des drones russes ont endommagé des bâtiments, plus d’une douzaine de véhicules et une station-service. Heureusement, aucune victime n’a été signalée.

La région de Dnipro a été attaquée par les Russes avec une combinaison de missiles et de drones, blessant des femmes âgées de 45 à 88 ans. Les infrastructures de la ville, une entreprise, un établissement d’enseignement et plusieurs dizaines de garages ont été endommagés.

Trump : l’Ukraine a elle-même provoqué les frappes russes

Selon le ministère russe de la Défense, les frappes ont été menées en représailles à des “actes terroristes commis par le régime de Kyiv”. La Russie a affirmé n’avoir visé que des installations militaires, ce que Kyiv conteste en faisant état d’un nombre croissant de victimes civiles du côté ukrainien.

Les attaques de Moscou surviennent quelques jours après que le président américain Donald Trump a déclaré que le président russe Vladimir Poutine avait dit “qu’il devra répondre” à la suite de l’opération ukrainienne “Toile d’araignée“, qui a visé des avions de guerre russes sur des bases aériennes militaires le week-end dernier.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, quant à lui, qualifié cette opération secrète de “digne d’un livre d’histoire”. Il a imputé la dernière escalade de cette guerre vieille de trois ans et demi au refus de la Russie d’accepter une proposition américaine de cessez-le-feu en mai.

Répondant le 6 juin à la question d’un journaliste, à savoir, si l’opération « Toile d’araignée » avait changé son opinion sur les atouts du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump a déclaré que cette opération avait donné au président russe Vladimir Poutine une raison de bombarder les villes ukrainiennes.

« Eh bien, ils ont donné à Poutine une raison d’aller leur faire subir un bombardement d’enfer la nuit dernière. C’est ce qui m’a déplu. Quand j’ai vu ça, j’ai dit : « Ça y est. Maintenant, il va y avoir une frappe. »