La course contre la montre de Brignone

Federica Brignone n’a plus de temps à perdre.
Victime d’une double fracture tibia-péroné en avril dernier,
quelques semaines après avoir remporté le titre mondial en slalom
géant, l’Italienne sait que le temps lui est compté. Médaillée de
bronze à Pyeonchang puis d’argent à Pékin dans la discipline, la
native de Milan avait pour objectif de poursuivre sa progression à
domicile lors des Jeux d’hiver de Milan-Cortina. Quasiment neuf
mois après cette chute, Federica Brignone a repris l’entraînement
en slalom géant sur les pistes de la Vallée d’Aoste. «
J’arrive à skier, mais j’ai encore un peu mal au tibia,
donc on évalue la situation au jour le jour, a-t-elle
confié au magazine transalpin Race. Malgré ça, je
suis très contente. »

Alors que le brouillard sur les hauteurs de Courmayeur ont
retardé son programme, la double championne du monde a fait preuve
de patience avant de chausser les skis ce vendredi et avoir « bien
travaillé » mais sans trop forcer. « Maintenant, on y va
étape par étape pour voir comment mes jambes évoluent, car ce sont
mes premières fois sur une piste », a-t-elle ajouté. Mais
tout n’est pas encore parfait d’un point de vue physique, elle
concède avoir « encore quelques problèmes avec (sa) flexion » et
s’y habituer car « ça fonctionne bien » malgré tout. Il lui faudra
également construire de la confiance dans les semaines à venir et
s’essayer sur une neige moins simple à skier. « Tant que ça
ne fait pas mal, j’ai confiance, assure Federica Brignone.
Je m’en suis rendu compte cet été aussi, en pratiquant d’autres
sports. Évidemment, il faudra que je skie sur du dur, dans des
conditions difficiles, et là, ce sera une autre histoire.
Mais dans ces conditions faciles, j’ai confiance.
»

Brignone a « une grande marge de
progression »

Si elle concède avoir « un peu plus de mal dans les premières
portes du mur, à bien positionner (ses) skis », la
Milanaise se réjouit d’avoir « encore une grande marge de
progression ». Un retour sur les skis dans un temps aussi
réduit que son frère et entraîneur Davide Brignone ne voyait pas
possible au moment de la blessure de sa sœur. « Personne n’aurait
pu imaginer que huit mois après sa blessure, elle en serait déjà à
ce stade, a-t-il confié. Tout le monde parle presque d’un
miracle. » Malgré tout, une présence le 15 février
prochain au départ du slalom géant des Jeux d’hiver reste un
objectif lointain pour Federica Brignone mais il faudra bien
compter sur elle pour tout donner et réussir son pari fou.