14 September 2025 07:59

Julian Alaphilippe regrette le cyclisme d’avant

Vainqueur du Grand Prix de Québec
vendredi sans avoir collaboré dans l’échappée, Julian Alaphilippe
reconnait qu’il préférait le cyclisme “d’avant”, lorsque les
coureurs ressemblaient moins à des machines.

C’était la 45e victoire de sa carrière et sans doute l’une des
plus belles. Vendredi, Julian Alaphilippe a remporté le Grand Prix
de Québec devant tous les favoris, de Pogacar à Girmay en passant
par Bettiol, Matthews ou Van Aert, en réussissant un
« braquage ». Le coureur français de 33 ans n’a pas
collaboré dans l’échappée, et a accéléré dans le final. Mais s’il
n’a pas collaboré, ce n’est pas par égoïsme, c’était pour lui la
seule façon de résister aux autres coureurs, la plupart devenus
trop forts pour lui.

« Je suis généreux dans l’effort, j’ai toujours pris du
plaisir à rouler pour mes coéquipiers, par exemple. Mais
quand on voit le niveau du peloton actuel, si j’avais collaboré
d’entrée de jeu, je n’aurais sûrement pas eu l’énergie pour
m’imposer. Il faut prendre sur soi, penser à la
performance.
Pendant des années, je n’ai pas compté mes
coups de pédale. J’ai parfois été trop généreux et j’ai manqué de
résultats », reconnait l’ancien double champion du monde dans
les colonnes de L’Equipe. Julian Alaphilippe regrette
d’ailleurs le cyclisme d’il y a quelques années, celui d’avant le
covid. « Mes deux titres ne remontent pas à si loin mais une
jeune génération arrive. Je fais partie des derniers coureurs qui
ont vécu le cyclisme d’avant-covid. (…) Là, ça roule plus vite, les
jeunes coureurs sont robotisés à propos de l’entraînement, la
nutrition, le sommeil, les stages en altitude. Tout est plus
millimétré, calculé. Et pour eux, c’est normal. Même si je suis
très pro, je n’aspire pas à cela. Dans l’équipe, avec Matteo
Trentin, on est un peu les deux derniers représentants de cette
génération », raconte le coureur Tudor.

Alaphilippe : « J’ai besoin
de cette liberté, de cette joie de vivre »

Après sa victoire, Julian Alaphilippe a écrit sur sa page
Instagram que le « cyclisme old school (ancienne
génération) n’était pas mort. « Je suis encore capable
de gagner sans suivre un plan exact. Je m’entraîne très dur mais je
ne pourrais pas mener la vie de certains jeunes
. J’ai
besoin de cette liberté, de cette joie de vivre… De ce plaisir,
surtout ! Pour moi, c’est l’un des moteurs de la
performance », explique le papa de Nino, 4 ans.

Et Julian Alaphilippe espère bien démontrer une fois de plus ce
dimanche à Montréal, et pourquoi pas lors des Mondiaux de Kigali
dans deux semaines (même si la sélection française n’est pas encore
connue) que le « cyclisme d’avant » a encore quelques
beaux jours devant lui.

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