Joël Bats, hommages unanimes

Joël Bats est une véritable légende du football français. En
premier lieu évidemment pour sa belle histoire en équipe de France.
Sélectionné à cinquante reprises chez les Bleus, le natif de
Mont-de-Marsan compte parmi les héros tricolores sacrés champions
d’Europe en 1984. Deux ans plus tard, il fut l’inoubliable héros du
quart de finale du Mondial mexicain face au Brésil.

Mais Joël Bats est également entré dans la légende des
différents clubs par lesquels il est passé au cours de sa carrière.
Formé à Sochaux, où il a fait ses premiers pas chez les
professionnels, il s’est ensuite révélé à Auxerre, accompagnant
l’AJA dans sa découverte du grand monde. Mais c’est évidemment au
PSG que le Landais a écrit les plus belles pages de sa carrière,
notamment en contribuant au premier titre de champion de France en
1986.

Resté sept ans dans la capitale, Joël Bats compila 285 matches
sous les couleurs Rouge et Bleu. De quoi en faire pour beaucoup le
deuxième plus grand gardien de l’histoire du club, seulement
devancé par Bernard Lama. « C’est une figure du club, un
grand nom du PSG », dit de lui Gérard Houllier, qu’il eut
sous ses ordres à Paris avant de le retrouver à Lyon, deux
décennies plus tard.

« Quelqu’un qu’on n’oublie pas »

Trois ans après l’arrêt de sa carrière, l’ancien portier intégra
le staff parisien, que ce soit en tant qu’entraîneur des gardiens
ou entraîneur adjoint. « C’est vrai, il est assez secret,
il ne s’ouvre pas beaucoup. Mais c’est quelqu’un qu’on n’oublie
pas. C’était un confident. Il était très proche des joueurs, très
apprécié, fidèle, droit », se souvint Vincent Guérin,
ancien joueur du club

Mais après un passage par Châteauroux, c’est à Lyon qu’il
écrivit les plus belles pages de sa carrière de technicien. Joël
Bats resta pas moins de 17 ans à l’OL et fut de l’aventure dès sept
titres lyonnais, aux côtés de Jacques Santini, Paul Le Guen ou
donc, Gerard Houllier. Il travailla alors avec trois des gardiens
les plus emblématiques de l’histoire des Gones: Grégory Coupet,
Hugo Lloris ou Anthony Lopes.

« Jo, c’est un dieu pour nous. Les entraînements qu’il
me propose la semaine sont extraordinaires. Avec son expérience,
tout ce qu’il me montre se reproduit en match. Il a une grande part
de responsabilité dans ma progression et mon début de
carrière, avait confié Anthony Lopes au moment de son départ
pour Montréal. Je ne perds pas seulement un nom, une personne,
un entraîneur des gardiens, un mentor, je perds mon papa à l’OL.Il
m’a appris tellement de choses, il m’a fait prendre confiance en
moi. »

Les mots forts d’Hugo Lloris

« Joel Bats, c’était mon préparateur mental, en plus
c’était ma référence. Il pouvait me dire n’importe quoi. Si à
Tignes, il m’avait demandé de traverser le lac, je l’aurai
traversé. Alors que c’était complètement idiot, je l’aurai
fait, salua Grégory Coupet. Ce qui est terrible, je pense
que Joel bats a appris à moins m’entraîner. A faire plus
d’entraînement de qualité que de quantité. Pousser sur les
détails. »

Et l’hommage le plus émouvant vint sans doute d’Hugo Lloris, qui
prit son envol à Lyon sous les ordres de Joël Bats. « J’ai
toujours un souvenir en tête. Quelques semaines après le décès de
ma mère, je rejoignais Lyon. Le jour de ma signature, je me suis
retrouvé à déjeuner dans une brasserie en face du centre
d’entraînement, lui raconta-t-il dans un échange pour Le
Parisien. Tu étais présent avec le président, Bernard (Lacombe),
Rémi (Garde) et mon père. Tout de suite, tu m’as pris sous ton
aile. Tu étais heureux de ma venue. Et je me souviendrai toujours
de tes mots : « Je vais t’amener là où tu veux aller. »
Et c’est exactement ce que tu as fait. À ton contact, j’ai appris
très vite le très haut niveau, une méthode de travail, une
mentalité. J’aurais pu continuer des années à bosser avec toi.
C’est tellement facile ! »