14 October 2025 09:10

Jeux d’argent, poker, PMU, vol… Les dérives de ce joueur du Top 14

Jérôme Bosviel (35 ans) a évoqué
longuement ce lundi cette addiction aux jeux d’argent qu’il a
longtemps cachée, qu’il combat désormais mais qui l’a également et
surtout amené à beaucoup de dérives. Ainsi, le demi d’ouverture de
Montauban élu meilleur joueur de la dernière saison de Pro D2 en
était arrivé à voler de l’argent dans la caisses des joueurs du
club. Une trahison que certains de ses partenaires ne lui ont pas
pardonnée et dont il assure se vouloir beaucoup.

Elu meilleur joueur de la dernière saison de Pro D2, le 6
octobre dernier à l’Olympia lors de la traditionnelle Nuit du
Rugby, Jérôme Bosviel fait partie à 35 ans des valeurs sûres de
notre championnat à l’ouverture. Malheureusement pour lui, le
numéro 10 de Montauban a d’autres passions que le rugby dans la
vie. Dont une qui le ronge et qu’il a décidé de combattre
sérieusement. Lundi, pour La Dépêche, Bosviel s’est longuement
confié sur son addiction aux jeux d’argent qui l’a amené à voler à
plusieurs reprises de l’argent dans la caisse des joueurs du
club.

Deux mois après que cette affaire a été progressivement connue
de tous, l’ouvreur montalbanais, qui avait fait partie des héros de
la montée en Top 14 a en effet décidé qu’il était temps de tout
dire sur ce vice qui l’a entraîné tout près du précipice et lui a
fait connaître des heures très sombres, à l’écart de sa famille,
pas au courant de cette addiction. « Je suis tombé dans les
jeux, le poker et le PMU. Je l’ai caché à tous mes proches. J’avais
un sentiment de honte. Je suis l’aîné de la fratrie, je suis père
de famille, je ne voulais pas en parler… Quand je venais au rugby,
je ne pensais pas à ça. Mais une fois en dehors, je m’enfermais
là-dedans », raconte Bosviel, reconnaissant qu’il a très vite
perdu pied. « Je n’étais plus moi-même. »

Bosviel : « Certains
m’en veulent encore »

Tombé dans cet engrenage fatal, il a très vite accumulé les
dettes de jeu, au point d’en venir, donc, un jour, à commettre
l’irréparable et à se servir dans la caisse des joueurs, créée
notamment pour pouvoir aller célébrer l’année historique des
Montalbanais à Ibiza. « Je savais que ce n’était pas bien mais
c’était plus fort que moi, avec toujours cette idée de rembourser
ce que je prenais », poursuit l’ancien joueur de
Bourgoin-Jallieu, contraint de passer aux aveux en fin de saison
après que ses partenaires ont découvert le pot aux roses.

« Je leur ai avoué pour la première fois ce que j’avais
fait. Sur le moment, ça met forcément un coup, mais c’était
nécessaire. Certains m’en ont voulu et m’en veulent encore. Je suis
conscient que je les ai déçus. » Bosviel, encore honteux
aujourd’hui – « j’ai fait une connerie, j’ai honte » –
assure qu’il a remboursé tout ce qu’il a pris, et même davantage.
Quant à l’USM, elle a uniquement fait savoir qu’elle avait
« supervisé les discussions pour préserver la vie du groupe et
ne pas détruire la vie d’un homme et surtout de sa famille ».
Un homme qui jure que tout cela est derrière lui désormais.
« Maintenant, je n’aspire qu’à une chose : jouer au
rugby ».

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