Jeannie Longo, la grosse inquiétude

Jeannie Longo avoue avoir eu
“peur” en voyant Pauline Ferrand-Prévot “très amaigrie” lors du
Tour de France féminin.
La France du cyclisme attendait ça depuis 1985 chez les hommes
et 1989 chez les femmes. Dimanche, à Châtel, Pauline Ferrand-Prévot
est entrée dans la grande histoire du Tour de France
en conservant son maillot jaune, obtenu la veille, à l’arrivée de
la neuvième et dernière étape. Un authentique exploit salué par son
aînée Jeannie Longo, dernière coureuse tricolore à s’être imposée
dans la Grande Boucle.
« C’était la première fois qu’elle le faisait, c’était
un gros défi pour elle, confie-t-elle à RMC Sport. Elle
connaissait ses adversaires, parce qu’elle a couru tout le début de
saison avec les mêmes filles, mais pas sur une course par étapes.
Elle n’avait pas fait une course par étapes aussi longue. (… )
Franchir la ligne d’arrivée le dernier jour avec le maillot jaune,
de toute façon, c’est une très grosse émotion. »
Mais cette victoire ne s’est pas faite sans effort pour la
Rémoise, qui a réussi son retour sur route un an après avoir
décroché l’or olympique en VTT. Physiquement, sa transformation a
ainsi choqué certains observateurs, dont Jeannie Longo fait partie.
« Il faut être très vigilant pour ne pas basculer dans
l’anorexie, prévient-elle. Pauline m’a fait un petit peu
peur, je l’ai trouvée très, très mince, très amaigrie,
fatiguée. »
Jeannie Longo: « Il faut être très vigilant pour ne pas
basculer dans l’anorexie »
« Bon là , ça va, c’était huit jours. C’est fini, elle
rentre chez elle et elle va peut-être reprendre un kilo. Elle va se
reposer. Mais on ne sait pas, sur quinze jours comme ça, est-ce
qu’elle aurait pu tenir… », ajoute la multiple championne
de France, qui a remporté trois fois le Tour féminin. Quand on
est mince, il faut regarder tout ce qu’on mange, il faut faire
attention à tout. C’est très contraignant mentalement et
physiquement. »
Pour elle, rien ne dit que Pauline Ferrand-Prévot défendra son
titre l’année prochaine. « Ça va dépendre de sa
motivation. On la voit, elle arrive le dernier jour, elle est
contente. Mais on ne sait pas tout ce qu’il faut faire avant pour y
arriver, explique Jeannie Longo. C’est un gros
entraînement. Ce sont des sacrifices quotidiens. C’est y penser
jour et nuit, avoir une discipline, tant sportive que d’hygiène de
vie. »
« À mon époque, tout athlète qui avait plus de 32 ans,
c’était un peu un âge fatidique, on disait qu’il était vieux. Là ,
elle aura 34 ans bientôt (le 10 février prochain), on dit que son
avenir est devant. Après, ça va dépendre de Pauline, savoir si elle
a envie de faire encore tous ces sacrifices, que ce soit familiaux
ou professionnels », conclut-elle. « PFP » a
encore un peu de temps pour réfléchir à la question.
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