« Il faut débarrasser “Le Chevalier à la rose” des perruques et de la poudre ! »

Qui va voir Le Chevalier à la rose – opéra de 1911 qui a pour cadre une Vienne depuis longtemps disparue, celle de l’impératrice Marie-Thérèse – doit se préparer à ressentir la mélancolie aiguë qui va de pair avec le sentiment de la fin d’un monde…

Logique, donc, que Michel Franck – le directeur du théâtre des Champs-Élysées depuis 2010 qui s’apprête à quitter son poste pour laisser la place à Baptiste Charroing – ait choisi, pour clore ses 15 ans de programmation exigeante et passionnée, cette œuvre dont l’un des moments les plus célèbres concerne le passage du temps, – « Le temps est une chose étrange […] Parfois, je l’entends couler – irrésistible, inarrêtable. Parfois, je me lève au milieu de la nuit et j’arrête toutes les horloges, toutes, toutes », chante la Maréchale.

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« C’est l’un des premiers opéras que j’ai vus à 18 ans, à l’Opéra de Paris, nous confie Michel Franck, avec Christa Ludwig qui m’a énormément marqué. C’est une œuvre sublime. Et puis je trouvais que, symboliquement, au moment de laisser la place à mon successeur plus jeune, comme le fait la Maréchale dans l’histoire en cédant Octavian à une autre, c’était un joli clin d’œil. Je me suis tourné vers Krzysztof Warlikowski, car c’est un metteur en scène passionnant, qui pense les œuvres en lien avec notre temps. Et dans Le Chevalier à la rose, il y a à la fois la question du genre, de l’identité sexuelle e […] Lire la suite