Hommes, célibataires, âgés de 34 en moyenne… Le profil type des personnes sollicitant l’asile en France

Des demandeurs d’asile principalement de sexe masculin, même si leur part décroît, célibataires, âgés en moyenne de 34 ans, fuyant l’Afghanistan, l’Ukraine ou la Guinée: c’est le profil type d’une personne sollicitant la protection de la France en 2024, selon l’Ofpra.
Le rapport annuel de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), publié ce vendredi 20 juin à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés permet d’en savoir un peu plus sur les 130.029 personnes qui ont déposé en 2024 une première demande de protection internationale (+4,8% par rapport à 2023) en vertu de la Convention de Genève.
Pour la septième année consécutive, les Afghans demeurent les plus nombreux à solliciter l’asile (12.378), malgré une baisse de 29,5% par rapport à 2023, et ne représentent plus que 9,5% du total de la demande contre 14,1% l’année passée, selon l’organisme chargé d’instruire les demandes.
Les hommes représentent 56,6% des demandeurs
Les Ukrainiens (11.814 soit +285,4%) occupent désormais la deuxième place devant les Guinéens (10.327), les habitants de la République démocratique du Congo (9.481) et les Ivoiriens (8.851).
La plupart des demandes ukrainiennes émanent de personnes déjà bénéficiaires de la protection temporaire qui vient d’être reconduite par les États européens, une nouvelle fois, jusqu’en mars 2027.
“De nombreux demandeurs allèguent éprouver des craintes pour leur sécurité en raison du conflit armé” avec la Russie déclenché en février 2022, note l’Ofpra.
Les demandeurs d’asile ukrainiens sont dans leur majorité des femmes et des enfants, mais aussi des personnes âgées et des individus en situation de handicap. “Une part plus faible, mais notable des hommes indique également souhaiter se soustraire à des obligations militaires”, selon l’organisme.
Toutes nationalités confondues, les demandeurs d’asile restent majoritairement des hommes même si leur proportion décroît. Ils représentent 56,6% des demandeurs contre 61,5% en 2023 et 64% en 2022.
La part des majeurs reste stable et ils représentent 72% du total des primo-demandeurs. Ainsi les premières demandes des mineurs non accompagnés restent faibles et, après une augmentation de 36% en 2023, baissent d’environ un tiers (1.009 contre 1.329 en 2023).
Les célibataires représentent pratiquement la moitié des demandeurs (48,8%) et ceux qui sont en couple au moment de l’introduction de la demande de protection (toutes formes d’unions civiles et concubinage inclus) représentent 44,7%.
L’Allemagne en tête
Les demandeurs en situation de rupture de vie conjugale (veuvage, divorce ou séparation de fait), même s’ils ne représentent que relativement peu de personnes, sont principalement des femmes. Elles sont ainsi presque quatre fois plus nombreuses dans ce cas que les hommes (4.812 contre 1.355).
L’âge moyen des primo-demandeurs majeurs s’établit à 33,8 ans et l’écart observé entre les sexes reste stable: 32,7 ans pour les hommes et 35,9 ans pour les femmes.
À l’échelle européenne, le droit d’asile, inscrit dans la Convention de Genève ratifiée en 1951 par 155 États, a permis à plus d’un million de personnes de déposer une demande. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la France et la Grèce totalisent à elles seules près de 80% des demandes de l’UE en 2024, selon l’Ofpra.
L’Allemagne est restée le premier État de destination avec 237.000 demandes, soit 23% de toutes les demandes déposées dans l’UE, tandis que la France est passée de la troisième à la quatrième place, derrière l’Espagne (166.500 demandes) et l’Italie (159.000 demandes).
Chypre reste néanmoins le pays ayant reçu le plus de demandes d’asile par habitant (1/138 habitants), devant la Grèce (1/141 habitants).
Comments 0