Grousset: “Ça fait bizarre”

Ces Mondiaux de natation de Singapour s’annonçaient avant
l’heure comme ceux de Léon Marchand (« C’est un duo qui
fonctionne bien. On se comprend bien, on a les mêmes
objectifs », avoue Grousset). Ils ont également, et surtout,
été ceux de Maxime Grousset. Déjà sacré dans l’eau de Fukuoka deux
ans plus tôt sur 100m papillon, le désormais triple champion du
monde a conservé son titre sur la distance et y a ajouté la
médaille d’or du 50m papillon.

Une razzia qui a permis au nageur vedette du CS Clichy,
également médaillé d’argent dimanche sur le relais 4x100m 4 nages,
de rejoindre sur les tablettes une certaine Laure Manaudou,
également titré à trois reprises aux championnats du monde, mais
aussi de devenir le Tricolore le plus médaillé (dix médailles au
total) de l’histoire de la compétition. Grousset, interrogé ce
lundi matin sur RTL, a beaucoup de mal à réaliser qu’il
est déjà entré dans la légende, à seulement 26 ans. « Cela
fait bizarre de se dire que l’on a autant de médailles mondiales
que Laure Manaudou », ne cache pas le Néo-Calédonien, tout
aussi surpris d’apprendre qu’il devançait désormais Fabien Gillot
(neuf mois médaillé).

« C’est sûr ça ? on est sûr de cette info ? Alors je suis
très content, vraiment très content. Atterrir dans le musée dans le
bon sens, c’est super ». Avant ces Mondiaux dont il a
assurément été l’un des héros, pour ne pas dire LE héros, même si
Marchand a lui aussi ajouté deux titres individuels à son palmarès
et fait partie de ce relais 4x100m argenté dimanche, il tenait
surtout au protégé de Michel Chrétien, qui va maintenant profiter
de vacances bien méritées, de faire oublier son énorme raté des
Jeux Olympiques de Paris 2024.

Grousset: « J’ai
changé tout ce qui gravitait autour de
moi »

Il ne pouvait pas mieux s’y prendre. Et tient du même coup sa
revanche. « Oui, c’est une revanche, c’est quelque chose que
j’avais envie de me prouver. Je savais que j’étais capable de le
faire, mais à Paris, je n’avais pas su le faire. Même si on a le
niveau pour gagner, savoir le faire au bon moment, ce n’est pas
évident. Je suis vraiment très heureux d’avoir été au rendez-vous
sur ces Mondiaux (…) Le bilan est ultra positif (…) Peut-être aussi
qu’à l’étranger, c’était plus facile pour moi (rires) »,
savoure un Grousset, pas mécontent d’avoir fait un certain ménage
après ces JO ratés.

« Je me suis recentré sur moi, sur ce qui marchait, j’ai
changé d’équipe, de préparateur physique, j’ai gardé le même coach,
j’ai fait plus de préparation mentale et de yoga (« cela m’a
apporté beaucoup et ça m’a fait évoluer »). En fait, j’ai
changé tout ce qui gravitait autour de moi. C’est moi qui ai pris
la main et qui ai choisi ce qu’il se passait, et ça a bien
marché » Et lui permet d’espérer désormais grossir encore sa
collection de médailles et de titres dans un an à Paris. « Les
objectifs, ça va être les Euro à Paris. Aller chercher la médaille
et pourquoi pas le record ».