8 December 2025 01:30

Gaba: “J’ai toujours voulu gagner”

Double médaillé olympique aux
Jeux de Paris 2024, le judoka Joan-Benjamin Gaba est revenu sur sa
jeune carrière pour le magazine “Origines”. Rencontre avec le
vice-champion olympique des moins de 73 kg.

Joan-Benjamin Gaba, quand, comment et pourquoi as-tu
débuté le judo ?

J’ai commencé le judo étant petit. C’est ma mère qui m’a mis au
judo, parce que j’étais un peu turbulent, donc elle m’y a mis pour
que je marche droit. J’étais au club de Trappes à l’époque, et
après j’ai déménagé et j’ai continué au club de Sèvres.

A quel moment a-t-on découvert ton potentiel
?
C’était à Brétigny, au Pôle Espoir Île-de-France, là
où j’ai rencontré Maxime-Gaël Ngayap Hambou. J’ai tout de suite
kiffé parce que j’étais avec des gens super… Ça m’a apporté
beaucoup d’éléments de ma personnalité, le fait d’avoir la tête
dure, parce que ce qu’on vit au judo, c’est fort !

D’où te vient cette soif de victoire ?
J’ai toujours voulu gagner, dans l’absolu, mais après il faut être
conscient de ses capacités et des fois, à un certain âge, j’avais
pas forcément le niveau de gagner. Ma première compétition de haut
niveau, c’était les Championnats de France cadets, où j’ai fait
troisième.

Gaba : « Ma défaite
aux Championnats d’Europe juniors m’a beaucoup
marqué »

Quels sont les moments de doute que tu as vécus
?

J’ai commencé à sortir très jeune en seniors et donc j’ai affronté
des adversaires qui étaient tout simplement meilleurs que moi sur
le moment, donc forcément ça met du temps de combler l’écart entre
les gens qui sont déjà en place et moi. J’ai le souvenir des
moments les plus durs de ma carrière, c’était aux Championnats
d’Europe juniors, une défaite qui m’avait beaucoup marqué parce que
j’étais favori de la compétition, j’étais numéro un mondial en
junior et j’avais perdu au premier tour. Il y avait eu les
Championnats d’Europe à Montpellier, l’année dernière où j’ai perdu
au premier tour aussi. C’était l’année avant les Jeux, donc là
c’était la course à la qualification. Ça tombait mal…

Sur quoi t’es-tu appuyé pour vaincre ces doutes
?

Je suis très proche de ma famille, mon frère, mon cousin avec qui
je peux parler. Maxime-Gaël Ngayap Hambou, qui est là aussi. Sinon,
en vrai, on ne peut qu’essayer de se relever. Deux semaines après
les Championnats d’Europe où j’ai perdu, il y avait les
Championnats de France. Comme je les ai gagnés juste après, ça m’a
permis de tourner la page assez vite.

Comment as-tu vécu les Jeux Olympiques de Paris 2024
?
Quand j’ai été sélectionné, j’étais un peu dégoûté.
Je n’étais vraiment pas satisfait de ma qualification parce que
pour moi mes performances n’étaient pas d’un bon niveau. Pour moi
ce n’étaient pas les performances de quelqu’un sélectionnable au
jeu. J’étais le meilleur de la catégorie à l’instant T mais parce
qu’elle avait un faible niveau à l’international en réalité et moi
je ne me voile pas la face. J’étais très conscient que ma
qualification n’était pas par la grande porte.

Gaba : « Cette
médaille d’argent, c’est une fierté »

Comment s’est déroulée ta compétition individuelle
?
Je n’étais pas prédestiné dans la tête du grand
public ou des connaisseurs du judo à faire un podium ce jour-là.
C’est dans ces moments-là qu’on montre qu’on a la tête dure. Et peu
importe si les gens pensent que tu vas perdre, si toi tu sens que
tu as les capacités, tu peux tout simplement. Et j’ai vraiment tout
fait pour gagner. J’aurais pu gagner d’ailleurs, je le sais, et
j’espère que la prochaine fois je gagnerai. Cette médaille
d’argent, c’est une fierté, c’est quelque chose qui vient
récompenser un travail de plusieurs années et il y a plein de gens
qui travaillent tout autant que moi pendant des années qui n’ont
jamais cette médaille donc forcément c’est quelque chose qui vient
un peu me soulager, parce que je sais que je l’ai déjà
celle-là.

Et la compétition par équipes ?
Je prends
ça un peu comme une compétition individuelle parce qu’il n’y aura
personne pour m’aider sur le tatami quand je serai seul face au
mec, même si c’est les équipes. Après il y a aussi cet aspect de :
je ne veux pas être responsable de la défaite de l’équipe. Je ne
peux pas craquer, impossible. Ça c’est sûr que ça joue. Pour moi,
on allait gagner une fois que j’ai gagné mon combat, j’en étais
sûr… Clarisse Agbegnenou, je me doutais qu’elle allait remonter. Et
après, à la roulette, pour moi, on allait gagner à partir du moment
où ça a été Teddy Riner.

Quel bilan dresses-tu de tes premiers JO ?

Les Jeux à Paris, ce n’était qu’une fois, je ne pense pas qu’on
retrouvera une ferveur telle que celle-ci. Donc forcément, ça va me
manquer, mais après, là, actuellement, je n’ai pas mon cadre à
l’INSEP et c’est mon objectif d’avoir mon cadre à l’INSEP le plus
vite possible.

Interview réalisée par Thomas Mico

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