Frankenstein et Sherlock Holmes, la gloire des monstres

Voici un monstre de chairs putrides auquel un savant fou insuffle la vie dans l’un des premiers monuments de science-fiction, publié par Mary Shelley en 1818 sous le titre de Frankenstein ou le Prométhée moderne. Et voilà Sherlock Holmes, élégant locataire du 221 B, Baker Street, jouant du violon, fumant la pipe, résolvant des mystères grâce à son fidèle acolyte Watson, qui apparaît sous la plume d’Arthur Conan Doyle en 1887 dans Une étude en rouge. De prime abord, ces deux personnages n’ont rien en commun.
Pourtant, « si l’on examine d’assez près le personnage de Conan Doyle, on constate qu’il se rapproche de celui du vampire », souligne Alain Morvan, spécialiste français du roman gothique, qui dirige la publication du canon Sherlock Holmes dans la « Bibliothèque de la Pléiade » de Gallimard, après celles de Frankenstein et autres romans gothiques, en 2014.
Un maudit parmi les autres, donc, qui porte en lui les miasmes et les obsessions de son époque, comme Frankenstein. Les deux personnages ont aussi en commun d’être devenus des figures majeures de la culture populaire, par le biais du cinéma notamment, au point que leur notoriété écrasante a un peu occulté l’immense qualité littéraire des récits qui les ont fait naître.
Héritière des Lumières
De son côté, Mary Shelley fait l’objet d’une belle édition dans « La collection » de Bouquins, intitulée Frankenstein et autres récits de terreur et d’anticipation. Nous connaissons déjà bien Frankenstein, qui s’échap […] Lire la suite
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