France 98, le triste aveu qui gâche tout

L’équipe de France sacrée
championne du monde en 1998 accuse un lourd passif.
A jamais les premiers. En 1998, les Bleus d’Aimé Jacquet furent
les premiers à soulever le graal du ballon rond – la Coupe du monde
– avec un final en apothéose au Stade de France et une inoubliable
victoire 3-0 sur le Brésil de Ronaldo. Si l’équipe de
France a récidivé en 2018, offrant au coq sa deuxième
étoile sous la houlette de Didier Deschamps, le souvenir de cette
campagne triomphale originelle demeure vif et impérissable dans
l’esprit des supporters du football tricolore.
Pourtant, tout n’est pas rose autour de cette sélection qui a
glorieusement marqué son temps. Chaque année, à travers des
événements caritatifs bien souvent, les Bleus de France 98 tâchent
de se réunir mais l’esprit de corps est bien loin. En juillet
dernier, c’est à Aix-en-Provence, au sein de son complexe dédié au
five, que Zinedine Zidane a rassemblé autour de lui les Didier
Deschamps, Bixente Lizarazu, Fabien Barthez, Christian Karembeu,
Christophe Dugarry, Bernard Diomède, Alain Boghossian ou Lionel
Charbonnier. Guère beaucoup plus…
« Ce qui se passe aujourd’hui, je le regrette »
« On essaie de se réunir, on l’a fait mi-juillet. Moi
je suis parti pendant quinze ans de l’association. Des choses ne me
plaisaient pas. J’en ai parlé à certains gars et j’ai préféré
partir sans le dire publiquement, avoue ce jour Emmanuel Petit
sur les ondes de RMC. Zidane ? On a eu un problème à la sortie
de mon premier livre. Il n’y avait pas d’arrière-pensée. Je disais
que Zizou avait son pré carré avec certains joueurs de l’équipe de
France, comme moi j’ai des affinités beaucoup plus fortes avec
certains joueurs. On se respecte sans être dans l’intimité. Zizou,
je ne connais pas sa vie ni sa famille… »
La légende de l’équipe de France éternellement soudée a vécu.
Les Bleus historiques n’appartiennent pas à une bande
d’inséparables briscards amis pour la vie. Mais l’ont-ils jamais
été ? Certainement pas. « Ce qui se passe
aujourd’hui, je le regrette, souffle encore Emmanuel Petit.
En 2018, des joueurs m’ont appelé pour revenir. J’ai mis mon
ego de côté parce que ce qu’on a fait nous dépasse et appartient Ã
tous les Français. » Pour autant, certaines fractures
demeurent. « Thierry Henry ? Je n’ai pas de relations avec
Titi. On se connaît depuis Monaco. Je ne vais pas forcer des
amitiés. Même en équipe de France, j’allais plus naturellement vers
certains gars », admet le dernier buteur de la finale de
1998.
Thierry Henry en marge du groupe
« C’est un sujet qu’on a évoqué pendant l’assemblée
générale à Aix chez Zizou. On était tous réunis à l’hôtel avec nos
compagnes, le staff. Ça a été évoqué: pourquoi certains gars ne
viennent plus depuis des années ? Thierry Henry n’est pas le
seul, poursuit Emmanuel Petit. Certains ont de bonnes
excuses parce qu’ils ont des responsabilités dans des clubs comme
Pat Vieira. Lolo Blanc, qui est aussi entraîneur, est pourtant
présent à chaque fois. »
Et d’exprimer encore ses regrets, non sans une émotion
perceptible dans la voix: « Ce qu’on a fait nous dépasse. On
est rentrés dans l’histoire de notre pays. Même s’ils ne veulent
pas revenir, qu’ils nous disent au moins pourquoi. Ça me déçoit
parce que je les apprécie tous. Ça fait très longtemps par exemple
que je n’ai pas vu Stéphane Guivarc’h que j’appréciais beaucoup.
Humainement, chaque joueur a une richesse… »
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