Evenepoel ne digère pas

Les week-end se suivent et se ressemblent pour Remco Evenepoel
(25 ans). A Kigali la semaine dernière lors des championnats du
monde, le Belge avait dû se contenter de la 2e place de la course
en ligne derrière un Tadej Pogacar intouchable quelques jours après
avoir de nouveau dominé tous ses rivaux sur le
contre-la-montre.

Pour les retrouvailles entre les deux champions, cette semaine
en Drôme-Ardèche à l’occasion des championnats d’Europe cette fois,
le Belge espérait bien réaliser ce doublé qui lui était encore
passé sous le nez au Rwanda et prendre sa revanche face au Slovène.
L’histoire s’est malheureusement répétée pour le double médaillé
d’or des JO de Paris 2024, sacré sur le chrono (auquel ne
participait pas Pogacar) mais une nouvelle fois incapable de
contrecarrer les plans du meilleur coureur du monde, parti seul à
70 kilomètres de l’arrivée sans que le « Petit
Cannibale » ne puisse l’accompagner.

Même s’il a tout tenté pour suivre le monstrueux
« Pogi ». « C’était l’une des premières fois que
j’ai pu répondre à l’attaque, mais celle-ci a duré un peu trop
longtemps pour moi. J’ai dû lâcher sur la dernière partie raide
avant de me remettre de cet effort », a expliqué après-coup
Evenepoel, certain toutefois dans un premier temps que les
poursuivants pourraient revenir sur le double champion du monde.
« Au sommet, l’écart n’était que de trente secondes, on
n’avait donc pas complètement explosé. »

Evenepoel : « Le
vainqueur a mérité sa victoire »

Le natif d’Alost a dû rapidement déchanter, faute de bénéficier
de relais dans ce groupe de chasse dont faisait partie Paul Seixas.
« La coopération dans le groupe de contre n’était pas
optimale. C’était assez frustrant. À quatre dans les sections de
vent de face et de vent de dos, on aurait vraiment pu le reprendre.
Mais quand j’ai vu le manque d’aide, j’ai compris que ça allait
être difficile. » Frustré, Evenepoel a alors estimé qu’il
devait au moins se consoler avec la médaille d’argent, et a préféré
abandonner ses camarades de poursuite, sur lesquels il n’a jamais
pu compter. « Serge Pauwels (NDLR : Le sélectionneur belge)
est donc venu près de moi pour me dire que je devais attaquer et
qu’il y avait encore quelque chose à jouer, mais l’écart est
globalement resté le même. »

Beau joueur, le Belge a reconnu toutefois après-coup qu’il n’y
avait pas grand-chose à espérer pour lui une nouvelle fois face à
un Pogacar aussi irrésistible. « Le vainqueur a mérité sa
victoire et j’ai fait ma course, je suis content d’avoir été dans
le dur sans avoir été très loin derrière (…) Je me suis bien battu,
c’est la place que je méritais ». Elle lui a néanmoins laissé
des regrets. « C’est dommage de finir encore deuxième. »
Il risque malheureusement de devoir s’y habituer.