21 June 2025 19:03

Erik Prince the One Man show, le prince sauveur pour libérer Haïti du joug des gangs armés

Les autorités haïtiennes ont signé un accord avec Erik Prince, entrepreneur militaire privé et fondateur de Blackwater,— une société tristement célèbre pour un massacre de civils en Irak — afin de mener des opérations létales contre les gangs qui terrorisent la population et menacent de prendre le contrôle de la capitale.

Selon des responsables haïtiens et américains ainsi que des experts en sécurité, Prince travaille avec le gouvernement haïtien depuis mars pour traquer les groupes criminels qui tuent des civils et s’emparent de larges territoires. Il aurait notamment été engagé pour former une unité secrète utilisant des drones létaux pour éliminer les membres de gangs. Mais jusqu’à présent, aucune capture ou élimination de cibles de grande valeur n’a été officiellement annoncée.

Prince aurait également commencé à recruter des vétérans militaires haïtiano-américains pour renforcer les troupes envoyées à Port-au-Prince, et il envisagerait d’envoyer jusqu’à 150 mercenaires en Haïti cet été. Il aurait aussi expédié un important lot d’armes dans le pays.

Le gouvernement haïtien attend l’arrivée d’armes et de personnel supplémentaires pour intensifier sa lutte. Les autorités américaines sont informées de l’implication de Prince, mais les termes exacts du contrat, y compris le montant de sa rémunération, restent inconnus

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, la situation sécuritaire en Haïti s’est gravement détériorée. Des gangs armés ont incendié des commissariats, attaqué des hôpitaux, libéré des prisonniers et provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes.

Face à l’inefficacité de la police nationale, sous-équipée et en sous-effectif, le gouvernement haïtien fait appel à des entreprises militaires privées disposant d’armes sophistiquées, d’hélicoptères et de drones d’attaque. Une autre entreprise de sécurité américaine serait également active en Haïti, mais son rôle exact reste secret.

Depuis le début des attaques de drones en mars, plus de 200 personnes ont été tuées, selon Pierre Espérance, directeur d’une ONG de défense des droits humains à Port-au-Prince.

Une source proche de Prince a indiqué qu’il souhaitait étendre ses activités en Haïti à d’autres secteurs comme les douanes, les transports, la collecte de recettes fiscales, etc., afin de contribuer à la stabilisation du pays. La corruption généralisée y est l’une des causes majeures de la crise économique.

Prince a déjà fait l’objet de controverses : en 2007, des employés de Blackwater ont tué 17 civils à Bagdad. Donald Trump a gracié quatre de ces agents en 2020. En 2011, Prince a recruté des mercenaires colombiens pour les Émirats arabes unis. En 2020, il a été accusé par l’ONU de violer un embargo sur les armes en Libye. Et en 2021, il déclarait au New York Times : « Mon nom est devenu un appât à clics pour les conspirationnistes. »

L’histoire d’Haïti avec les entrepreneurs militaires privés remonte à 1994, lorsque les États-Unis ont réinstallé Jean-Bertrand Aristide au pouvoir, accompagné par une société de sécurité privée. Plus récemment, des mercenaires colombiens liés à une entreprise américaine ont été accusés d’avoir participé à l’assassinat de l’ancien président Jovenel MOÏSE en sa résidence privée à Pèlerin.

Prince réussira t-il à cet épreuve ?

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