Eric Carrière, la triste fin

S’il a découvert le football professionnel sur le tard, ne le
natif de Foix ne disputant son premier match de Ligue 1 qu’à près
de 24 ans, Eric Carrière n’a pas eu en revanche à attendre
longtemps avant d’entamer sa reconversion. Deux mois seulement
après son dernier match avec Dijon, il officiait en effet en tant
que consultant au micro de Canal+.

Comme sur les terrains, son ascension fut fulgurante, l’ancien
international tricolore devenant chroniqueur pour le CFC ou
officiant sur les matches de Ligue des champions aux côtés de
Grégoire Margotton ou Stéphane Guy. Mais au printemps 2022, Eric
Carrière décida de dire stop, ne se retrouvant plus dans les
valeurs du football. « J’ai pris la décision
d’arrêter à la fin de la saison mon activité de consultant pour me
consacrer à l’autre métier qui me passionne depuis 2010 celui
d’entrepreneur pour Caves Carrière », écrivait-il
sur Twitter.

Il avait expliqué par la suite regretté l’évolution des mœurs
dans le football. « Il y a un problème. Tous les gens
que je connais dans le foot sont dans le dur. Je constate qu’il y a
peu de gens heureux alors que ce sont des métiers passion où tu
gagnes bien ta vie. Cette pression sociale, ce besoin de
reconnaissance, la pression du résultat, sont terribles avec des
codes à l’inverse de ce qui devrait se passer. Toutes les mauvaises
attitudes qu’on laisse passer, qui sont autorisées, viennent
polluer cet esprit d’équipe. L’individualisme, c’est hyper
contagieux », avait-il confié, ajoutant prendre plus de
plaisir avec son entreprise.

Eric Carrière, priorité à la famille

Et trois ans après cette décision, Eric Carrière n’a aucun
regret. En témoigne sa réaction lorsque Ligue1+, la nouvelle chaîne
de la Ligue 1, l’a contacté pour reprendre du service.
« C’est non catégorique. Quand tu bosses tous les jours
dans ton entreprise et que ça te plaît, ça, c’est un gros point,
repartir tous les week-ends, c’est au détriment d’autres choses. Si
c’était commenter des matches de temps en temps, ça me ferait
plaisir », a-t-il confié au média Capté.

« L’autre chose, c’est la famille, les amis, les
enfants. On se rappelle, quand on a été jeune adulte, ce sont plus
nos parents qui devaient nous libérer du temps que nous les
enfants, a-t-il poursuivi. Je me retrouve dans cette
situation où notre fille aînée a eu un petit garçon. Lorsqu’ils
sont dispos, j’ai donc plutôt envie d’être dispo que de leur dire
‘je suis en train d’aller commenter un match à l’autre bout de la
France’. »

A l’en croire, celui qui cumula quatre titres de champion de
France avec Nantes (2001) et l’OL (2002, 2003, 2004), deux Coupes
de France (1999, 2000) et dix sélections en équipe de France a donc
néanmoins dit stop au métier de consultant aussi pour des raisons
personnelles. « Il n’y a pas que l’idée du foot pro ou de
l’image que ça renvoie. Ça reste le jeu que je préfère et que je
pense maîtriser un peu, soit dans la pratique ou dans l’analyse.
Quand j’ai arrêté, c’était une question aussi d’équilibre de vie
pro et perso, a-t-il assuré. Le milieu de l’entreprise me
plaît beaucoup, je retrouve des choses que j’ai vécues dans le
sport. Il n’y a pas l’adrénaline de certains matches mais il y a le
management, l’esprit d’équipe. »