Enorme bagarre entre joueurs à Marseille

Les confrontations entre l’Olympique de Marseille et l’AS Monaco
ont souvent été tendues. Et le choc entre les deux clubs sudistes,
le 7 avril 2000, en est sans doute la meilleure illustration. Cette
année-là, les deux adversaires ne boxaient pas dans la même
catégorie. Tandis que l’ASM filait vers le titre de champion de
France, l’OM luttait pour le maintien.

A cinq journées de la fin du championnat, ce choc face au club
de la Principauté prend des allures de match de la survie pour les
Ciel et Blanc. Et si cette motivation ne suffit pas, une rumeur
court selon laquelle les Monégasques entendaient enfoncer le rival
sudiste. A tel point qu’une double prime leur aurait été promise en
cas de victoire.

Le ton de la rencontre est donné alors que les deux équipes sont
dans le couloir, prêtes à rentrer. « Pat Blondeau arrive
le dernier, il prend Marco Simone par l’épaule, le sort du rang,
lui parle à l’oreille. Je me dis : « C’est
cool, certainement qu’ils sont potes. » Puis Pat fait
mine de s’en aller, puis il se retourne et il lui met une de ces
gifles ! Une tarte comme Belmondo dans ses films, racontera à
cet effet à L’Equipe Philippe Léonard, ancien joueur de Monaco. Je
suis sidéré. En face de moi, je vois
« Pancho » (Abardonado) rigoler. Pat
se remet dans le rang, l’arbitre arrive, personne ne bronche, le
toit s’ouvre et on rentre sur le terrain. Marco va trouver
Blondeau, met son doigt sur le visage. » Patrick Blondeau a
pourtant évolué durant près d’une décennie à l’AS Monaco…

Marcelo Gallardo rossé

La rencontre est électrique et la première période est marquée
par deux expulsions, celles d’Ivan De La Pena et de Philippe
Léonard. « Djetou et Luccin se chauffent au milieu. À un
moment, il y a des échauffourées partout sur le
terrain », se souviendra encore l’ancien Diable Rouge.
Pour autant, rien ne préfigure ce qui va se passer alors que les
deux équipes rentrent aux vestiaires.

Les deux camps s’invectivent certes en quittant la pelouse. Au
point de faire craquer Christophe Galtier, adjoint de sur le banc
de l’OM. Alors qu’il précède Marcelo Gallardo dans l’escalier, il
se retourne violemment vers l’Argentin et s’ensuit un incroyable
pugilat au cours duquel le meneur de jeu monégasque essuie coups de
poing et de pied. Peter Luccin et des membres du staff olympien
sont les plus virulents tandis que Jean-Louis Campora, le président
de l’ASM, Alain Sars, l’arbitre, et les délégués tentent de séparer
les belligérants.

Six mois de suspension pour Christophe Galtier

Marcelo Gallardo peut finalement rentrer aux vestiaires.
« Il a le visage marqué, des marques de crampons sur le
ventre, le torse », livrera Philippe Leonard.
« Gallardo est sur la table avec le docteur, il a la
gueule complètement défoncée. Et l’arbitre fait comme sur le
terrain, il sort le carton rouge et il lui
dit : « Je vous expulse car vous avez mis le
bordel. », révélera de son côté Willy Sagnol. Du
grand n’importe quoi. »

« Il m’a dit qu’il a eu peur de mourir, expliquera
son ami Costinha. Il est traumatisé, physiquement et
moralement. L’OM fait ses coups en douce, en toute impunité. Tout
est permis à Marseille et personne ne réagit. Ce n’était pas du
sport, c’était la guerre. » Si Marcelo Gallardo portera
plainte contre trois de ses agresseurs, parmi lesquels Christophe
Galtier et Peter Luccin, il la retirera quelques mois plus tard. A
l’OM, tandis que l’intendant Stéphane Saliu est mis à pied par le
club avant d’être réintégré la saison suivante, Christophe Galthier
écopera de six mois de suspension.