Duplantis s’est fixé un nouveau défi

En termes d’émotions, de momentum et de scénario, il sera
difficile de faire mieux dans ces Mondiaux que la finale du
concours du saut à la perche, qui a émerveillé et tenu en haleine
jusqu’au bout de la nuit le plus d’un stade olympique de Tokyo
entièrement acquis à la cause du héros du soir : Armand Duplantis.
L’extra-terrestre suédois a basculé dans une nouvelle dimension
encore en portant cette fois son record du monde à 6,30m devant des
spectateurs japonais en transe.

Fou de joie lui aussi après avoir encore hissé le curseur plus
haut en plus de décrocher son troisième sacre mondial,
« Mondo » avait rarement semblé aussi heureux et fier de
lui. Et son plaisir, incommensurable, c’est tout Tokyo qui l’a
partagé avec lui en conclusion de cette soirée magique. Pour le
monstre de la perche, ne pas illuminer ce concours d’un nouveau
record aurait eu tout de l’anomalie.

« Je suis tellement heureux, je ne peux pas l’expliquer.
Ces deux dernières semaines, j’ai tellement apprécié Tokyo. J’ai
l’impression que la seule façon de quitter le Japon était de battre
le record du monde. C’était mon état d’esprit », savourait le
désormais triple étoilé mondial, conscient qu’il ne serait
probablement pas envolé aussi haut sans l’aide de son rival grec
Emmanouil Karalis, qui lui a longtemps tenu tête.

Duplantis :
« Emmanouil (Karalis) me pousse et me fait
progresser »

« C’était une compétition de rêve. Il y a eu beaucoup de
barres où je n’étais pas seul. Emmanouil m’a beaucoup poussé. Je
n’avais jamais sauté à 6,20m avec un autre gars à mes côtés, c’est
assez spécial. » Et pas pour déplaire à celui qui était
assurément la star la plus attendue de ces Mondiaux.

« J’en ai tiré une grande satisfaction. Je suis très fier
de sa performance, non seulement aujourd’hui (lundi), mais tout au
long de la saison. Il me pousse et me fait progresser. Il a aussi
tiré le meilleur de moi-même. » On n’a peut-être encore rien
vu toutefois. Car Duplantis a déjà à l’esprit d’écrire encore
davantage sa légende. Et après avoir effacé 6,30m, le double
champion olympique rêve maintenant de passer… 6,40m.

« Peut-être que je suis celui qui va vraiment découvrir
quelle est la limite du saut à la perche. 6,40m, c’est un nouveau
défi ». Jusqu’à maintenant, aucun n’a résisté au meilleur
perchiste de tous les temps.