Dembélé et Doué blessés, l’Etat français sollicité

Les blessures d’Ousmane Dembélé
et de Désiré Doué en équipe de France relance un débat épineux
alimenté de longue date par l’UNFP.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase ? Du point de vue
de l’UNFP, le syndicat des joueurs, assurément. Alors que les
attaquants du PSG Désiré Doué et Ousmane Dembélé ont dû quitter le
rassemblement de l’équipe de
France, blessés à une cuisse et un mollet
respectivement lors du match des éliminatoires du Mondial 2026
contre l’Ukraine, vendredi soir, la cadence infernale des
footballeurs fait à nouveau débat.
Dans un communiqué publié ce dimanche, l’Union nationale des
footballeurs professionnels s’attaque une fois de plus à la FIFA et
à ses calendriers démentiels. Particulièrement en cet exercice
2025-2026 encadré par une Coupe du monde des clubs et un Mondial
des nations. La maison mère du ballon rond est accusée ouvertement
de mettre en péril la santé physique et mentale des joueurs.
La FIFA prise à partie
« Nous y voilà ! Les matches de qualification à la
prochaine Coupe du monde, ces derniers jours, ont malheureusement
vu les joueurs tomber comme à Gravelotte, Désiré Doué et Ousmane
Dembélé n’ayant pas été les seuls, déplore ainsi l’UNFP.
Si, ici ou là , les prises de conscience, bien tardives,
alimentent aujourd’hui presse et réseaux sociaux, elles ne
remettent pas en cause le fond du problème – un calendrier
international irrespectueux, dangereux tant pour la santé physique
que mentale des joueurs – puisque personne n’ose croire que la FIFA
fera, à court terme du moins, machine arrière – Il le faudra bien
pourtant ! -, et que personne, en dehors des représentants des
joueurs, ne souhaite affronter la fédération internationale,
surtout après l’avoir laissée agir à sa guise… »
Le président du syndicat suscité et de la FIFPRO Europe, David
Terrier, tire en personne la sonnette d’alarme: « Il convient
donc tous ensemble de mettre en place au plus vite de nouvelles
règles, de nouveaux règlements, un autre processus pour réussir
malgré tout à protéger les joueurs, d’autant plus que nous ne
sommes qu’au début d’une saison, ponctuée par la Coupe du monde, où
le nombre de blessés suivra inexorablement l’accumulation des
matches, tant en club qu’en sélection. »
L’Etat placé devant ses responsabilités
Aussi l’UNFP a-t-elle saisi le 1er juillet dernier le Comité
européen des droits sociaux. Cela afin « d’obliger l’Etat
français à respecter la Charte sociale européenne en raison d’un
temps de travail déraisonnable et de l’insuffisance des périodes de
repos et de congés pour les footballeurs professionnels évoluant en
France ».
« Nous demandons à l’Etat d’intervenir puisqu’il est
impossible, malgré de nombreuses communications, actions et dépôts
de plainte, de faire entendre raison à la FIFA pour que, sur la
base d’un véritable dialogue social qu’elle se refuse à mettre en
place au mépris de la santé des joueurs, elle revoie avec toutes
les parties prenantes son calendrier international, source de
dérapages qui iront en s’amplifiant, que ce soit au niveau de la
santé physique et mentale des joueurs, mais aussi dans le
dérèglement de l’organisation et du financement du football
domestique et de la protection des équipes nationales »,
conclut David Terrier.
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