Découragé, Evenepoel ?

Quatrième dimanche d’un Critérium
du Dauphiné dominé par Tadej Pogacar devant Jonas Vingegaard, Remco
Evenepoel a passé la ligne d’arrivée avec un tout petit moral. Le
Belge, impressionné par ses deux rivaux, estime en effet qu’il a
beaucoup de progrès à faire pour pouvoir se hisser au niveau du
Slovène et du Danois.
Une quatrième place mais surtout un moral dans les chaussettes.
Dimanche soir, Remco Evenepoel (25 ans) a terminé à la quatrième
place le Critérium du Dauphiné, loin derrière le vainqueur Tadej
Pogacar mais aussi de son dauphin Jonas Vingegaard, qui n’avait
plus poussé autant le Slovène dans ses retranchements depuis un
moment.
Le Belge n’a pas pu rivaliser non plus avec l’Allemand Florian
Lipowitz, qui a confirmé à 24 ans tout son talent de grimpeur
notamment. Le double champion olympique des JO de Paris 2024 doit
de surcroît avant tout d’avoir terminé au pied du podium à moins de
cinq minutes de Pogacar à ses prouesses lors du contre-la-montre.
Auquel cas, le leader de l’équipe Soudal-Quick Step aurait
assurément fini beaucoup plus bas dans le classement. Difficile
dans ces conditions d’aborder le Tour de France avec un mental au
beau fixe.
Le « Petit Cannibale » ne voit d’ailleurs pas comment
il pourrait jouer des coudes avec des coureurs qui lui ont fait une
telle impression la semaine dernière. Et ils ne sont pas les seuls
qui plus est. « C’est vraiment impressionnant le rythme que
peuvent mettre leurs équipiers. On a l’impression que c’est leur
rythme d’entraînement. Alors quand tu te trouves déjà à la limite
et que tu les vois en plus attaquer… Moi quand je fais une attaque,
il faut que je récupère derrière. »
Evenepoel pas loin d’être
découragé…
Un dur constat qui amène Evenepoel à penser que même avec
beaucoup de travail, il aura le plus grand mal à atteindre un jour
le niveau de ceux qui sont toujours présentés pour le moment comme
ses rivaux. Il assure néanmoins qu’il va tout donner pour gommer
l’écart qui le sépare de ces champions, conscient de ses lacunes
comme des domaines dans lesquels il va devoir tout spécifiquement
travailler. « Je vais essayer de travailler sur les
changements de tempos. Il faut que j’arrive à pousser quand ça
accélère sur cinq kilomètres. Ce n’est pas vraiment dans ma nature,
donc il faut vraiment que je travailler là-dessus », analysait
dimanche sur Eurosport le vainqueur du Tour d’Espagne
2022, sans masquer une sorte de découragement avant l’heure, certes
liée en grande partie à ses qualités en montagne.
« Il faut que je sois meilleur dans les ascensions, parce
que j’ai affaire à deux costauds en face de moi, et que je suis
vraiment très loin d’eux aujourd’hui. » « Mais j’espère
que je vais pouvoir m’approcher d’eux », ajoute toutefois le
Belge, freiné en décembre dernier par un grave accident. Le
successeur d’Eddy Merckx pour beaucoup encore ne se cherche pas
d’excuse pour autant. « Il faut que je m’améliore tout
simplement ».
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