Cyclisme, “l’usage excessif de médicaments” dénoncé

Notant que les coureurs utilisent
de plus en plus de médicaments, y voyant une « zone grise » d’un
point de vue réglementaire, le Mouvement Pour un Cyclisme Crédible
a envoyé un avertissement à l’UCI.
Le dopage reste intrinsèquement lié au cyclisme. Dans un rapport
publié récemment par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), la
discipline reste une des plus contrôlées au titre de l’année 2024
mais cela n’arrête pas la suspicion face aux performances des
coureurs. Dans un communiqué publié en début de semaine, le
Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC) a pris position
concernant « l’usage excessif de médicaments » dans le peloton et
appelle l’Union Cycliste Internationale (UCI) à « agir face à la
zone grise qui n’a de cesse de s’étendre ».
Le groupement d’équipes professionnelles évoque « des substances
et des traitements médicaux qui ne sont pas encore interdits par
l’AMA » qui suscitent toutefois « de sérieuses questions éthiques
lorsqu’ils sont utilisés par des athlètes en bonne santé plutôt que
par les patients malades auxquels ils sont destinés ».
Le MPCC regrette « un vide
réglementaire »
Pour le MPCC, une réaction de l’UCI est urgente afin de «
protéger à la fois la crédibilité du sport et la santé du peloton »
mais également pour éviter de voir un coureur « contraint de
recourir à des produits douteux simplement pour rester compétitif
». Regrettant « les délais souvent très longs des processus
antidopage », les équipes membres du MPCC voient cette relative
inertie laisser « chaque année un vide réglementaire ».
Un des exemples mis en avant est l’usage des cétones sur lequel
ce groupement a alerté dès 2017 avec un « avis de
non-recommandation » émis par l’UCI en 2022. « De nombreuses
équipes et coureurs ont ignoré cette recommandation, certains
allant même jusqu’à nouer des partenariats commerciaux avec des
fournisseurs de cétones », ajoute le MPCC.
L’UCI appelée à réagir au plus
vite
Le cas des « bidons de fin de course » contenant « des
substances questionnantes qui seraient mélangées puis distribuées »
est également évoqué dans ce communiqué tout comme le tapentadol,
produit présenté comme « dix fois plus puissant que le tramadol ».
« Une approche plus sûre ne serait-elle pas d’interdire un produit
pendant la période d’investigation puis, une fois qu’il est établi
qu’il est sain de le prescrire, d’en autoriser l’usage ? », se
questionne le mouvement qui assure que « la médicalisation
excessive des coureurs est un problème majeur qui nécessite des
actions concrètes ».
Mais surtout, le MPCC demande à l’UCI « une position claire et
réglementée sur un ensemble de produits appartenant à la zone
grise, ou sur des produits spécifiques tels que les cétones ». La
balle est dans le camp de l’institution dirigée par David
Lappartient.


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