Manifestation du RN, taxes de Trump… Ce qu’il faut retenir de l’interview de François Bayrou

Le Premier ministre pose ses mots sur une actualité débordante. Condamnation de Marine Le Pen, tarifs douaniers… François Bayrou a répondu aux questions du Parisien-Aujourd’hui en France dans une interview fleuve partagée ce samedi 5 avril. Voici ce qu’il faut retenir des déclarations du chef du gouvernement.

• Meeting du RN: pour Bayrou, il n’est “ni sain ni souhaitable” de manifester contre une décision de justice”

À la veille d’une manifestation parisienne à l’initiative du Rassemblement national, en soutien à Marine Le Pen après sa condamnation, le Premier ministre pose un regard réprobateur sur la séquence à venir. “Ce n’est ni sain ni souhaitable”, de manifester contre une décision de justice, a fait savoir le chef du gouvernement.

Alors que d’autres partis politiques (LFI, Les Écologistes, Renaissance) vont eux aussi tenir des réunions publiques à Paris, François Bayrou “espère” qu’il n’y aura “aucun débordement” et se réfère à la responsabilité des organisateurs.

• Bayrou dénonce une “ingérence” de Trump après son soutien à Le Pen

Le président des États-Unis a affiché son soutien à Marine Le Pen après sa condamnation. “Je ne connais pas Marine Le Pen mais je suis sensible au fait qu’elle travaille dur depuis tant d’années”, a écrit dans la nuit de jeudi à vendredi le président américain, demandant en lettres majuscules dans une publication de “libérer Marine Le Pen”.

Pour François Bayrou, ces déclarations du locataire de la Maison Blanche sont une “ingérence”. “L’ingérence est devenue la loi du monde”, fait savoir le Premier ministre, dénonçant “une internationale de l’indécence, illibérale, qui a décidé que les droits de l’Homme, l’État de droit (…) devaient appartenir au passé”.

Des déclarations qui s’adressent également à Vladimir Poutine et Viktor Orban, bien que le chef du Modem assure ne pas “mélanger ces trois situations”.

• Les tarifs douaniers de Trump vont coûter “plus de 0,5% de PIB” à la France

Toujours en référence aux propos et actions du président américain Donald Trump, François Bayrou a chiffré le coût que pèseront les nouveaux tarifs douaniers nord-américains pour l’économie français.

“La politique de Trump peut nous coûter plus de 0,5 % de PIB. Beaucoup pensent que Donald Trump va battre en retraite, ce qui n’est pas assuré”, a-t-il estimé. “La déstabilisation qu’il a fait naître fragilisera pour longtemps l’économie mondiale”.

Dans cette logique, le Premier ministre demande aux industriels et investisseurs de l’Europe et de France de “faire pression sur le gouvernement des États-Unis, citant “leur devoir commun”.

Cette récente mauvaise nouvelle vient-elle remettre en cause les projets de Paris en matière de réduction du déficit et de dette? “Notre volonté est de tenir l’objectif du retour aux 3 % en 2029. Mais la crise peut tout changer”.

• Vers une fusion Modem-Renaissance ?

Faut-il fusionner Renaissance et le Modem? La ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne s’est prononcé en faveur de ce rapprochement pour une question de “clarification” lors d’une interview au Figaro.

“Il faudra réfléchir à la structuration du bloc central. Soit il y a des désaccords de fond entre Renaissance et le Modem, soit il n’y en a pas et alors il faudra mieux unir nos forces”, a-t-elle déclaré.

Ce samedi, le président du Modem a saisi la main tendue par l’ancienne première ministre. Faut-il s’unir? “Bien sûr. Pendant toute ma vie politique, j’ai toujours défendu l’idée de l’unité du centre. La division, c’est la faiblesse. En plus, ces divisions sont de simples divisions d’appareil”, répond François Bayrou.

Article original publié sur BFMTV.com