Comment Voeckler a prévu de contrer Pogacar…

A deux jours de la course en
ligne de ces championnats d’Europe en France, dimanche en Ardèche,
Thomas Voeckler dévoile ses plans pour tenter de priver Tadej
Pogacar, sacré champion du monde pour la deuxième fois de suite
dimanche dernier, d’une nouvelle démonstration.
Thomas Voeckler (46 ans) a perdu un premier pari. Le
sélectionneur de l’équipe de France
était persuadé que Pogacar ne s’alignerait pas sur les championnats
d’Europe s’il conservait son titre de champion du monde. Le Slovène
a encore écrasé la course en ligne des Mondiaux, dimanche dernier Ã
Kigali. Toutefois, contrairement à ce que pensait (espérait ?)
Voeckler, l’extra-terrestre du peloton défendra également ses
chances dimanche en Ardèche, sachant évidemment que quand
« Pogi » prend le départ d’une course, c’est uniquement
dans le but de la gagner.
L’entraîneur des Bleus ne cache pas qu’il se serait bien passé
de la présence du quadruple vainqueur du Tour de France, comme du
forfait de Mads Pedersen, qui a mis un terme à sa saison vendredi.
« Pour moi, c’est une mauvaise nouvelle », a avoué
l’ancien maillot jaune sur la Grande Boucle, au micro de La
Chaîne L’Equipe à deux jours du rendez-vous. Au-delà de la
déception de voir Pogacar venir défendre ses chances en France ce
week-end, la participation du meilleur coureur du monde, encore
impressionnant de domination au Rwanda, a obligé Voeckler à revoir
ses plans.
Voeckler : « On ne va
pas jouer petits bras »
Là encore, l’ex-coureur devenu consultant sur la moto de
France Télévision s’en serait bien passé. « On aurait
peut-être pris davantage la course à notre compte, en alignant des
coureurs plus pour rouler et davantage pour travailler pour une
personne ou pour plusieurs. J’ai décidé de m’orienter différemment
parce que Pogacar n’a pas besoin d’aide pour gagner, donc ce ne
sera pas notre course et nous n’avons pas à la prendre en main. Je
n’ai pas honte de le dire », confie l’Alsacien, qui se méfiera
évidemment au plus haut point de Pogacar dimanche, mais pas
uniquement. « On a Remco (Evenepoel) qui est en pleine forme
avec un collectif dévoué. Il y a le Danemark qui ne dispose pas
d’une seule carte avec Vingegaard mais de deux avec Skjelmose
également. Et je pourrais également citer le Portugal ou
l’Espagne. »
« Je ne tiendrai pas le même discours qu’à Kigali en disant
que nous n’aurons rien à perdre (…) Mais on ne va pas jouer petits
bras », assure néanmoins le double champion de France, sans
pour autant dévoiler s’il demandera à ses protégés d’attaquer tôt
ou pas. « Il ne faut pas que ce soit bête et à n’importe quel
prix. Tout le monde s’attend à ce que l’on attaque tôt, peut-être
qu’on le fera, peut-être que l’on se fera plus discret ».
Voeckler : « C’est moins
gagné d’avance pour Pogacar »
Quelle que soit la stratégie employée, de nombreuses raisons
amènent l’intéressé à penser qu’il y aura un coup à jouer dimanche
à domicile lors de cette course qui se déroulera sans oreillette et
avec seulement cent coureurs au départ. « C’est moins gagné
d’avance pour Pogacar, je pense (…) La notion d’équipe sera plus
importante qu’à Kigali, parce que la distance est moindre, les
difficultés sont ramassées sur 150 kilomètres et pas étalées sur
267 et qu’il y a cette répétition à chaque fois (…) On est en
France, en Ardèche, et ce devrait être plus nerveux et plus
dynamique, et moins une épreuve de force qu’à Kigali, où à la fin,
c’était de la survie ».
Voilà pour les différences avec ces Mondiaux lors desquels les
Bleus étaient passés au travers. En revanche, une chose ne change
pas, et le sélectionneur français en est bien conscient. « Ce
qui ne diffère pas, c’est le niveau de Tadej Pogacar et de Remco
Evenepoel ». A Romain Grégoire, Paul Seixas, Alex Baudin,
Nicolas Prodhomme, Pavel Sivakov, Aurélien et Valentin
Paret-Peintre et Julien Bernard de faire mentir tous les
pronostiqueurs, qui voient déjà Pogacar célébrer dimanche en
Ardèche son premier titre de champion d’Europe à l’issue d’une
course en ligne qui n’aura jamais été aussi relevée depuis la
création du rendez-vous.
Comments 0