Comment Vingegaard a piégé Almeida

Il était dit que la 19e étape, programmée à la veille de la
dernière étape de montagne, samedi, serait des plus calmes et
permettrait aux deux favoris de recharger tranquillement les
batteries et de préserver leurs forces à la veille de cette ultime
possibilité pour Jonas Vingegaard de mettre le coup de grâce à Joao
Almeida et pour le Portugais de renverser la table et de coiffer le
Danois au poteau.

Pourtant, si cette journée a, comme annoncé, souri à un
sprinteur, et en l’occurrence à l’imbattable Jasper Philipsen, elle
a également donné lieu à un vilain tour que le maillot rouge a joué
au deuxième du classement général, piégé par le double vainqueur du
Tour de France lors du sprint intermédiaire. « Vigo » en
a profité pour reprendre quatre secondes à un Almeida qui lui avait
repris dix secondes la veille lors du contre-la-montre raccourci de
Valladolid et abordera donc l’avant-dernière étape, samedi avec la
terrible ascension sur Bola del Mondo avec non pas 40 mais 44
secondes d’avance sur le leader de l’équipe UAE Emirates.

Après l’arrivée, Vingegaard, interrogé sur Eurosport,
était tout heureux du coup qu’il venait de réussir. « On était
devant, donc j’ai fait le sprint et j’ai pris les quatre secondes,
et je suis content de ces quatre secondes », appréciait le
Danois, revenu plus en détails sur sa manœuvre, certes bien aidée
par le manque d’attention et ou le mauvais positionnement
d’Almeida.

Vingegaard : « J’ai
battu Pedersen ? Il était mal placé, je pense, c’est pour
ça »

« Pour être honnête, avant ce sprint, ça avait été un peu
chaotique. On était à l’avant, on a décidé d’y aller. De toute
façon, on a besoin d’être placés à l’avant pour éviter les
problèmes. » Vingegaard, pas habitué à se retrouver aux
premières loges sur les sprints massifs – « ce n’était pas ce
que j’appellerais non plus un sprint massif » – en a profité
pour s’offrir le spécialiste qu’est Mads Pedersen.

« Je pense qu’il était un peu mal placé, c’est pour ça que
je l’ai battu », plaisantait néanmoins le maillot rouge, très
content de sa forme ce vendredi encore mais conscient que la
victoire finale risque de se jouer samedi. « Je me sens plutôt
bien, les jambes étaient plutôt bonnes aujourd’hui (vendredi),
j’espère qu’elles seront encore meilleures demain (samedi) (…) Ces
quatre secondes, c’est super bien, mais je ne serais pas surpris si
ces quatre secondes ne décident pas de la Vuelta ».