Collazo assume une nouvelle approche

Le Racing 92 a décidé de tourner la page. Après les départs de
Cameron Woki à Bordeaux-Bègles ou d’Owen Farrell aux Saracens, le
club francilien a entamé un nouveau chapitre dans lequel les noms
ronflants n’ont visiblement plus droit de cité. Interrogé par le
magazine spécialisé Midi Olympique, l’entraîneur en chef
Patrice Collazo a confié vouloir « renvoyer une image d’un
collectif » même s’il admet avoir « quelques individualités, entre
guillemets, quelques facteurs X » dans son groupe. C’est dans cette
optique que le renouvellement de l’effectif a été mené avec « des
recrues qui collent à un nouveau projet ».

Un mélange d’expérience et de jeunesse a donc rejoint les rangs
des Ciel-et-Blanc avec Patrice Collazo qui espère avoir fait « un
recrutement qui gagne » mais, surtout, qui permet d’unifier un
groupe autour du collectif. « Je pense qu’il était important
aujourd’hui que le Racing se mette en ordre de marche
collectivement, a-t-il ajouté. Nous ne voulons plus être dépendants
d’un joueur. C’est pour ça que sortir une recrue du lot, la mettre
en avant, ce n’est pas se rendre service. » Malgré tout, il y a un
nom qui revient le plus souvent. Il s’agit d’Ugo Seunes qui «
arrive d’Aurillac sur la pointe des pieds et qui a fait une énorme
saison », selon son nouvel entraîneur. En effet, après avoir
contribué au maintien du club cantalou en Pro D2, le joueur de 24
ans a fait le grand saut en rejoignant le Top 14.

Collazo voit en Seunes un joueur «
différent »

Un joueur qui était suivi « depuis déjà un petit moment » mais
dont l’arrivée en Ile-de-France a sans doute été précipitée. « On
voulait le laisser encore un an à Aurillac, admet Patrice Collazo.
Mais il a fallu se retourner rapidement. » En effet, avec les
départs conjugués d’Owen Farrell, Tristan Tedder et Dan Lancaster
combinés à la seule arrivée de l’Argentin Geronimo Presciantelli,
l’encadrement technique du Racing 92 avait besoin d’une plus grande
profondeur au poste de demi d’ouverture. Mais cela a été fait sans
regrets face au profil d’Ugo Seunes. « C’est le genre de joueur qui
est différent, assure l’entraîneur francilien.

Ce sont des joueurs qui ne te posent pas les mêmes questions que
les autres. » Il évoque alors une anecdote liée à une conversation
entre Ugo Seunes, Frédéric Michalak et lui-même. « Durant une
conversation en visio, il a dit à Frédéric Michalak : ‘Tu sais,
moi, je suis jeune, je ne t’ai pas connu, mais ma référence
rugbystique, c’est Christophe Deylaud’, s’est remémoré Patrice
Collazo. Et là l’œil de Fred s’est mis a pétiller. » Un joueur
prometteur qui pourrait personnifier la nouvelle approche du Racing
92, résumée par son entraîneur comme « une autre manière de penser
et de concevoir les choses ». Alors que le dernier titre remonte
maintenant à une décennie, il faudrait peut-être ça pour remettre
les Ciel-et-Blanc sur le devant de la scène autant à l’échelle
nationale que continentale.